Forum créé par Kaala. Thème par Kaala. Codes par CCCrush et par Agora mais aussi par Terrible ou encore par Graphiorum. Tous les écrits ainsi que les créations de quelques natures qu'elles soient, appartiennent à leurs créateurs et ne peuvent être (re)pris sans leur consentement. Toute copie, totale ou même partielle est interdite.
Le soleil, c’est levé, il fait tiède, pas très chaud, mais pas tellement froid non plus en fait. Papa était resté avec nous le matin, puis est parti en début d’après-midi, juste après qu’on est bu notre lait. On jouait tous ensemble surveillé par Rona, notre deuxième maman, mais ce n’est pas l’amoureuse de papa, et heureusement, je l’aime bien, mais ce n’est pas ma maman…
Elle nous regarde jouer, on va voir les Anciens qui nous racontent des histoires, et nous les fait jouer, pour nous divertir et laisser exprimer notre énergie débordante, car nous ne tenons pas du tout en place.
Après plusieurs heures, et bien avant le coucher du soleil, Rona accepte de nous emmener à l’extérieur de la meute, pour que l’on se promène après plusieurs minutes d’insistance et de couinement qui ont fatigué la louve tricolore.
Tout joyeux de cette nouvelle aventure que l’on pourra raconter aux Anciens et vivre cette nouvelle expérience de louveteau découvrant le monde du dehors. Avec les copains, l’on joue dans les hautes herbes, Rona ne nous lâche pas du regard, puis l’on décide de jouer à cache-cache, et elle accepte. C’est Rona qui compte, et l’on continue encore et encore.
Malheur ! Voilà un papillon, virevoltant autour de moi, et j’oublie le jeu avec Rona, et le suit en essayant de l’attraper. Je sautille dans tous les sens, pousse de léger couinement et riant gaiement. Je m’éloigne de la louve, sans savoir où je vais, ni même où je me trouve. Je ne fais pas attention au danger qui m’entoure, je ne suis qu’un louveteau sans défense et par une simple imprudence, peu ne pas rentrer à la maison pour toujours…
J’arrive à gober le papillon qui se pose sur une fleur dans l’herbe, je l’avale-tout rond et affiche une grimace. Puis un bruit attire mon attention, mes oreilles se dressent, et soudain, je me rends compte que je ne vois plus ni entend Rona… Mais le bruit ne peut être qu’elle !
« Rona ? »
Je m’avance encore un peu, intriguée, mais pour une fois ma queue ne remue pas, car je ne sais pas… Il y a trop d’odeur, et j’ai du mal à savoir si c’est elle ou pas. Papa dit que la meute possède une odeur, que je l’ai comme lui, et qu’on peut me reconnaître, mais j’ai du mal à reconnaître cette odeur…
« Les copains ? Rona ? C’est toi ? »
Je demande encore, un peu plus fort, espérant entendre sa voix.
« Papa ? »
Je comprends rapidement que je suis perdue et j’ai peur… Les oreilles se glissent contre mon crâne et des couinements remplie de tristesse font surface.
Aujourd’hui, j’avais prévu d’aller en territoire neutre pour voir Ansya comme je le fais assez régulièrement. Son départ m’a fortement attristé mais nous avons trouvé une solution pour pouvoir nous voir en toute intimité. Malheureusement, le temps passe et ma petite-fille n’arrive toujours pas. A-t-elle oublié notre rendez-vous ? Peut-être qu’elle a changé d’emplacement, je ferais mieux de marcher un peu.
Mes pattes me mènent jusqu’à la frontière des Ouragans. Pour je ne sais quelle raison je décide de pénétrer prudemment dans ce territoire. Je ne vois pas pourquoi Ansya serait dans un territoire qui n’est pas le sien mais qu’importe, elle doit bien se trouver quelque part alors chercher à la frontière des Ouragans est également une possibilité.
Cette meute a beau avoir une réputation assez clémente, je pourrais me retrouver en face d’un loup qui n’a pas envie de me voir et je ne donne pas cher de ma peau si ça arrive. Je ne suis plus l’excellant combattant que j’étais dans ma jeunesse. Donc je jette un petit coup d’œil puis je m’en vais.
Soudain j’entends des bruits. Des bruits d’appels, de détresse. Je m’approche un peu plus du son et j’arrive à distinguer ce qu’elle dit. « Papa ». De ce que je peux entendre il doit s’agir d’une jeune louve même peut-être d’un louveteau et je ne peux pas me permettre de tourner le dos à quelqu’un qui est en difficulté, si elle l’est. Mais ce que j’entends ressemble fortement à un appel à l’aide.
Je penche ma tête au-dessus d’un buisson et aperçois le fameux louveteau. Elle parait jeune, pas plus de cinq moins. Que fait elle ici, seul et sans adulte ? j’ai bien fait de venir à la frontière finalement. Je contourne le buisson doucement pour ne pas l’effrayer et lui souris.
- Bonjour petite, que fais-tu là ? Tu t’es perdu ? Ne t’en fais pas, je ne te ferais aucun mal.
Je demande au cas où, si ça se trouve mon empathie a pris trop le dessus et elle est simplement en train de jouer mais ça m’étonnerait fort.
Mon papa n’est pas là, j’entends du bruit, mais l’on ne me répond pas, peut-être un lapin finalement… J’attend Rona, mais pareil, elle n’est pas là, je ne sais plus où aller, et je m’assois sur le sol en attendant que quelque chose se prépare. Que faire ? Où aller ? Est-ce qu’au moins Rona me cherche ?
Mais au final, une tête apparaît par-dessus un buisson. Je me relève, recule de quelques pas, il fait un sourire et semble gentil. Il me parle en me demandant si je suis perdue, j’incline la tête sur le côté, peut-être qu’il peut m’aider… Mais… Rona avait dit…
« Ma fausse maman a dit que je ne devais pas parler aux inconnus… »
Je ne pouvais pas dire autre chose, Rona avait dit que les loups n’étaient pas tous comme nous, oui, ils pouvaient être méchants et faire du mal, ou même nous kidnapper… Et je ne voulais pas perdre mon papa, non, je ne veux pas, ni Irys, ni Atlas. Ma maman me manque trop pour que je perde encore un membre de ma famille, je ne veux plus pleurer… Mais je suis toute seule… Enfin, presque seule, parce qu’il y a cet inconnu-là, il a une tête gentille… Mais Rona, dit que beaucoup joue la comédie pour nous manger tout crus…
Je recule encore de quelques pas, espérant me mettre en sécurité, mais je ne serais pas complètement en sécurité sans mon papa ou sans Rona.
Le louveteau a l’air inquiet et méfiant à mon égard, ce qui en soit est rassurant, elle a raison il ne faut pas obéir à n’importe qu’elle inconnu. Sa maman ou plutôt « sa fausse maman » apparemment à eu raison de lui inculquer cette règle de survie. Mais si elle a autant peur de ma simple présence je ne pourrais pas l’aider.
Je n’avance pas, cela ne servirait à rien à part lui faire davantage peur et continue de lui sourire pour lui montrer que je ne suis pas un ennemi. Qui a dit que différentes meutes étaient forcément des ennemies ? Pas moi en tout cas.
Cependant, je ne pense pas qu’un simple sourire peut la dissuader si rapidement des conseils de sa fausse maman. Je vais donc devoir aviser une autre stratégie.
- Et bien sache que ta fausse maman a raison, on ne sait pas sur qui on peut tomber, c’est dangereux surtout pour une si petit louve comme toi de rester seule si loin de chez toi. Tu devrais vite y retourner mais sais-tu au moins où se cachent tes parents ?
Je prends une petite pause dans mon monologue pour observer les réactions du louveteau et pour qu’elle prenne le temps de tout assimiler. Je ne voudrais pas la perdre dans mes explications, sinon bonjour l’intérêt.
- Je peux t’aider à les retrouver si tu le souhaites ou si tu ne me fais pas confiance, et tu en as le droit, je peux partir ici et maintenant te laissant seule. Qui c’est peut-être qu’un autre loup viendra te chercher mais personne est sûr qu’il s’agira d’un gentil loup. A toi de faire ton choix.
Le grand explique des choses, je comprends un peu, mais pas tout. C’est un peu comme quand papa ou Rona, m’expliquent des trucs, et que ma tête veut juste jouer en fait, c’est un peu pareil, sauf que là, je ne veux pas jouer, mais rentrer chez moi.
« Tu ne vas pas me manger alors ? »
Je pose la question finalement, cette différence entre le bien, le mal,, le bon, le mauvais reste encore bien flou. Rona explique, et papa aussi, mais c’est souvent manger un autre loup, ce n’est pas bien, je suis encore un bébé et je ne comprends qu’avec des images. Le reste demande beaucoup trop de réflexion et ce n’est pas clair dans ma petite tête en réalité.
Mais je reste partagée, parce que Rona a dit de ne pas parler avec des inconnus, mais celui-là a l’air gentil, et je parle avec, et je n’ai rien eu, alors qu’est-ce que je dois faire ? Je n’ai pas envie de me faire disputer parce que je n’ai pas écouté, même si cela est une habitude finalement… Encore maintenant parce que je me suis éloignée de Rona et des autres. Quand elle va me retrouver, je vais me faire gronder…
« Mon papa dit que ceux qui mange les autres ne sont pas gentil. Si tu ne me manges pas, c’est que tu es gentil du coup ? Comment on sait si on est gentil du coup ? Parce que moi, je ne mange pas d’autres comme moi, mais je me fais disputer, donc je suis méchante en même temps d’être gentille ? »
Finalement, je pose beaucoup trop de question, oubliant complètement les ordres et indications de Rona et de papa…
« Et c’est pareil avec les autres animaux, parce que les adultes mangent d’autre animaux, donc on n’est pas gentil au final, parce qu’on mange des trucs vivants et qui ont aussi une grotte à eux et une famille… Mais du coup, quelqu’un a mangé ma maman ? »
Les interrogations se bousculent dans ma tête et je finis par sortir tout ce qui me vient à l’esprit voulant savoir.
Je ris doucement face à l’ignorance de la jeune louve à mes côtés. Je ne me moque évidemment pas d’elle, à son âge c’est bien normal de ne pas connaître la différence entre le bien et le mal. Ça me fait penser à Ansya et Kashtira quand elles n’étaient que de tout petits louveteaux, elles ont bien grandit à présent. Par contre, je ne peux décidément pas laisser cette pauvre âme innocente dans la nature sinon elle risque de se faire dévorer à la moindre occasion. Au moins elle n’est pas naïve et je remercie sa fausse maman pour lui avoir enseigner la méfiance des inconnus. Mais si je veux qu’elle s’en sorte je me dois de lui faire comprendre qu’elle peut avoir confiance en moi.
Je m’apprête à lui répondre mais sa dernière phrase attire mon attention. « Mais du coup, quelqu’un a mangé ma maman ? ». J’imagine donc que sa mère n’est plus de ce monde. Je ne vais pas lui poser de questions car sa vie ne me concerne pas et que je n’ai pas envie de la rendre plus malheureuse qu’elle ne l’est déjà mais je suis tout de même triste qu’un être si jeune soit si vite séparé de sa mère. La mienne est morte à un âge tout à fait convenable mais j’ai tout de même eu beaucoup de mal à m’en remettre alors elle… Je suppose que son père ne lui a pas réellement expliquer son décès mais elle le saura tôt ou tard soit en le comprenant par elle-même soit par son père. Je comprends maintenant pourquoi elle appelé sa maman sa « fausse maman ».
- Ne t’inquiètes pas, je ne vais pas te manger. Je suis quelqu’un de gentil et toi aussi j’en suis sûr. Ce n’est pas parce qu’on mange d’autres animaux que l’on est forcément méchant. C’est la vie.
Je lui souris. J’ai l’impression qu’elle me fait un peu plus confiance qu’au début et ça me ravie. Je vais pouvoir l’aider à rentrer chez elle.
Le grand dit qu’il est gentil et il a l’air gentil, et je veux rentrer chez moi et retrouver Rona… C’est la première fois qu’un grand me manque comme ça, mais pas comme quand je voulais revoir maman, même si je ne me souviens plus vraiment de son visage, je me rappelle de cette sensation et ça me manque encore plus…
Le grand dit que c’est normal de manger les autres animaux, que je ne suis pas méchante. Mais du coup, c’est bizarre que ce soit normal.
« La vie est triste parfois… »
Mes oreilles se baissent a cette penser, oui, elle est triste, j’ai plus ma vraie maman, et je suis perdue en plus… Mais si le mâle veut bien m’aider à retrouver ma famille, c'est gentil de sa part, et je promettrais de plus me cacher aussi loin de Rona.
« Ma meute ne va pas vouloir te chasser s’ils te voient chez nous ? »
Voilà la seconde grande question, est-ce que les miens vont chasser le gentil loup qui m’aide ? C’est quand même bizarre en fait les frontières, parce que même les gentils sont chassés, si j’ai bien compris ce que m’ont dit les grands. Mais je n’écoute pas toujours des deux oreilles, donc je n’ai peut-être pas tout compris, et puis, les trucs des grands, c’est toujours trop compliqué, et moi, je n’aime pas tout ce qui n’est pas simple…
« Tu viens d’où toi ? Et c’est quoi ton nom ? Moi, c’est Dahlia. »
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