Se laisser guider par le Vent. [Exploration ft. Zaäk]

Parfois je regarde le ciel, je plonge mon regard dans l'immensité céleste qui s'étend à perte de vue. Je me perds à imaginer ce que tu ferais si tu étais là, à ma place à devoir avancer tout en restant fidèle à tes principes. Aimerais-tu faire partie de ce monde ? Avancerais-tu à nos côtés ou préférerais-tu tracer ta propre route ? Je me demande ce qu'une louve aussi forte que toi pourrait faire alors que je n'arrive même à imaginer ma vie sans ton souvenir. La place que tu occupais était si importante à mes yeux que le simple fait que tu ne sois pas là lorsque je te cherche du regard me met mal à l'aise.

Je cherche du regard, longtemps mes yeux vagabondes dans la plus simple insouciance en quête de quelque chose que même moi ignore. Est-ce que je cherche une raison de me lever tous les jours ou est-ce que je me cherche de quoi me rassurer en aidant les autres de la seule manière que je connais ? Je ne sais toujours pas... Si tu étais là, tu saurais, tu as toujours su répondre à chacun de mes doutes avec la plus grande sagesse. Alors pourquoi... Pourquoi ce jour là tu m'as abandonné pour en sauver un autre... ? Pourquoi maman... Pourquoi es-tu partie... ?

J'ai beau chercher, je ne trouve rien et mon esprit s'embrume à mesure que j'avance sans réel but. Avec un peu de chance je trouverai sûrement quelque chose à ramener jusqu'à ma tanière. Je longe tranquillement jusqu'à la sortie de la Cascade, je finis aux abords de l'eau sans réellement m'en rendre compte, je suis arrivée au point habituel de chacun de mes départs. Mon regard s'attarde sur les fluctuations de l'eau et le bruit apaisant de l'eau calme un peu mon esprit agité. J'entends des pas dans ma direction, discrets et étouffés.

La forêt enneigée était un royaume de tranquillité, les arbres drapés de blanc, leurs branches inclinées sous le poids de la neige fraîche. Zaäk émergea de l'épaisse forêt, ses pas feutrés créant des craquements délicats dans la neige qui recouvrait le sol. Sa fourrure grise se fondait avec l'environnement hivernal, chaque poil recouvert d'un manteau poudré.

Une brise légère balayait la clairière, soulevant de petits tourbillons de neige qui dansaient autour de Zaäk. Son pelage, dense et résistant, résistait stoïquement à l'influence du vent glacial. Les flocons s'accrochaient fugacement à ses poils avant de fondre, formant des perles d'eau qui scintillaient brièvement à la lumière pâle du jour.

Au loin, Zaäk aperçut Suzuki, assise près de la Cascade Cristalline, une figure solitaire dans ce paysage d'hiver. Elle semblait perdue dans ses pensées, son regard fixé sur le doux murmure de l'eau qui s'écoulait. Un voile de mystère entourait la guérisseuse, et Zaäk, intrigué, continua à s'approcher sans faire de bruit.

Les pas du loup ne dérangeaient que la couche délicate de neige, et il atteignit Suzuki avec une grâce silencieuse. Son regard doré, un mélange de calme et de vigilance, scrutait la louve sans la perturber. Il n'était pas rare de voir Zaäk évoluer avec une élégance tranquille.

"Bonjour Suzuki," dit-il, sa voix profonde résonnant doucement dans l'air froid. Ses mots étaient simples, mais porteurs d'une résonance chaleureuse. Zaäk se tint là, à quelques pas de Suzuki, son regard ne quittant pas le sien. Il n'y avait pas de hâte chez lui, seulement une présence solide, prête à offrir soutien ou réconfort si c'était nécessaire.

Son regard était doux, reflétant une sagesse profonde et une compréhension tacite. Zaäk était maître dans l'art de parler avec les yeux, et dans cet instant, son regard exprimait le respect pour l'intimité de Suzuki tout en montrant qu'il était là, prêt à partager le silence ou à écouter si elle décidait de parler.

   

Je te revois me regardant de tes yeux plein de fierté, puis je revois ton sourire chaleureux et mon âme semble se calmer instantanément. Je ne peux pas imaginer ce qu'aurait été la vie avec toi dans le présent mais l'imaginer sans toi ne m'avait jamais effleuré l'esprit alors que n'importe quoi pouvait t'arriver n'importe quand. Et c'est ce qu'il s'est passé. Tu es partie, sans laisser de trace, sans penser une seule seconde quelle douleur tu laisserais dans mon cœur. Pourtant je commence à comprendre après tout ce temps à réfléchir à ce qui aurait pu se passer si j'avais su te retenir ce jour là. Mais j'ai peur de ne pas savoir prendre les bonnes décisions, j'ai peur de te décevoir et de me perdre en voulant te retrouver à tout prix.

Une légère bourrasque vient balayer les flocons duveteux qui courent sur le sol, ils tourbillonnent tranquillement dans un seul et même mouvement mais ils terminent irrémédiablement leur course aux côtés des autres. Ils forment ainsi un tapis délicat qui épouse les pattes de ceux qui le parcourent. Le silence qui règne autour des deux loups n'est brisé que par le doux clapotis de l'eau qui s'écoule de la cascade. Le visage de Zaäk apparait alors devant moi, calme et délicat comme à son habitude. Je le salue d'un signe de tête et le laisse approcher de moi. Je lui réponds calmement tout en le regardant d'un air détendu.

« Bonjour Zaäk. »

Ce loup fait parti de ma meute, il est un très bon combattant ce qui fait de lui un candidat idéal pour venir chercher mes services de guérisseuse. Je me perds dans mes réflexions alors qu'il attend devant moi alors je m'empresse de répondre :

« As-tu besoin de moi ? Est-ce que tu as mal quelque part ? »

Mes yeux s'attardent sur tout son corps à la recherche de la moindre blessure qui aurait pu m'échapper.

Le regard de Zaäk, d'un calme inaltérable, errait sur l'étendue glacée qui s'étendait autour d'eux. Les flocons de neige, comme des émissaires du ciel, descendaient avec une grâce silencieuse, laissant leur empreinte délicate sur le sol déjà recouvert d'un manteau d'hiver.

"Rien n'a déplorer" répondit Zaäk, sa voix profonde portée par le vent. "Je suis venu m'assurer que tout allait bien. L'hiver peut être impitoyable, même pour les âmes les plus robustes."

Il se tint là, sa silhouette majestueuse se détachant contre le paysage enneigé. Les bruits de la nature, les murmures du vent et le clapotis de l'eau de la cascade, formaient une symphonie apaisante. Zaäk restait immobile, une sentinelle silencieuse parmi les éléments.

Le pelage du loup guerrier réagissait à la brise, une danse naturelle avec les caprices de la météo. Les reflets argentés de la neige se mêlaient à son pelage, créant une harmonie visuelle entre le prédateur et son environnement. Son regard, bien que doux, demeurait inébranlable, Zaäk demeurait là, une figure imposante au cœur de la nature, prêt à honorer son rôle de protecteur, que ce soit par ses paroles ou par sa simple présence.

Alors qu'il observait le paysage enneigé, il se rappelait qu'il n'était pas ici par hasard. Chaque pas qu'il faisait, chaque silence qu'il préservait, était une dévotion envers la meute Ouragan. Son devoir était ancré dans son être, la protection du territoire et le bien-être de ses camarades résonnaient comme une mélodie intérieure. Ainsi, au milieu de ce tableau hivernal, il accomplissait son rôle avec une grâce stoïque, conscient que sa présence était le bouclier silencieux qui protégeait les siens des rigueurs de l'hiver implacable.

   

Perdue dans ce monde, oui, je suis perdue dans ce monde que nous partagions toi et moi. Nous étions mère et fille, amie et confidente et tant de choses à la fois, tellement de choses que je ne saurais expliquer mais sur lesquelles je voudrais poser des mots. Tant de mots que tu m'as permise de découvrir et que tu m'as montré, j'ai tant et si peu de souvenirs avec toi que les larmes roulent parfois sur mes joues lorsque je suis seule sans savoir pourquoi. J'essaye d'être forte, aujourd'hui plus que jamais puisque je dois maintenant protéger un autre comme tu l'as fait pour moi, comme tu l'as fait pour lui.

Je n'ai jamais réellement éprouvé de haine envers lui, ce loup que tu as décidé de sauver envers et contre tout en oubliant même ta propre fille. Tu es partie sans un "au revoir", tu m'avais simplement dit que je devais fuir, que tu reviendrais mais tu n'es jamais revenue. Tu es partie vers cet autre monde que je ne peux atteindre si ce n'est dans mes songes mais ton absence hante mes cauchemars pour ne plus jamais me quitter.

Le froid constant nous rappelle sans cesse à la réalité, ce temps qui ne veut pas nous quitter et qui limite aussi le nombre de plantes que je peux ramasser. Les anciens racontent que du temps de nos ancêtres, nous pouvions marcher dans des champs entier remplis de fleurs que nous ne trouverons certainement plus jamais. Connaitrais-je un jour cette époque incroyable ou nous n'avions pas à craindre de mourir de faim grâce à l'abondance de proies.

« Je suis heureuse d'entendre que tu vas bien. »

Lorsque le combattant lui dit qu'il n'avait aucun problème de santé, la guérisseuse se détendit presque instantanément. Il était là pour une autre raison et elle ne la connaissait pas, voulait-il simplement discuter ?

« Je vais bien, merci d'être venu me voir. Les entrainements se passent-ils bien en ce moment ? »

J'essayais de faire la conversation même si ce n'était pas très facile pour moi en temps normal, lorsque que je n'étais pas avec Shime je me sentais comme de trop, sans savoir quoi dire si l'on avait pas besoin de mes services, pourtant j'aimais parler avec les autres.