[EVENEMENT SAINT-VALENTIN] Heimdall x Warwick

La nuit venait de tomber mais l'Empereur avait envie de sortir, attiré par une irrésistible intuition qu'il devait se rendre en territoires neutres pour une raison obscure. Il trottina, un air serré sur le visage, il voulait savoir ce qui l'avait réveillé et forcé à partir de son propre territoire. Il détestait se faire surprendre et encore plus quand il en ignorait la raison, il était ce genre de loup qui accepte très mal de se faire guider par le destin.

Le destin ? Si celui-ci était réellement important il l'aurait suivi depuis longtemps mais il avait prouvé en prenant sa vie en main qu'il n'avait pas besoin de suivre ce foutu destin. A quoi sert de ne pas pouvoir prendre son destin comme il le souhaite s'il est obligé de rester plus bas que terre. Alors tant pis, le destin il le boufferait s'il le devrait. Il était l'Empereur du Blizzard après tout et aucun prédateur ne pouvait en douter.

Il arriva non loin de la carcasse de l'avion et c'est à ce moment là qu'il sentit une odeur qui l'attira un peu plus loin dans ce territoire, il croisa alors le regard d'un être qu'il ne pensait pas croiser ici. Il le fixa et s'adressa à lui d'une voix calme qu'on ne lui connaissait que trop peu.

« Hmm, bonsoir, venez-vous souvent ici joli panthère ? »

Il attendait que l'autre le rejoigne, après tout, il était arrivé là le premier.

Cette nuit semble interminable. Une nuit obscure, plus sombre que d’ordinaire. Je ne sais pas trop pourquoi mais ça fait des heures que je tourne et me retourne dans ma tanière. Au bout d’un moment, je fini par me lever, ne voulant pas indéfiniment empêcher Hel de dormir. Elle a besoin de repos. Moi aussi mais, pour une raison que j’ignore, je ne semble pas y avoir droit ce soir.

Me disant que ça va me permettre de m’endormir, je pars alors courir dans le territoire de la Tornade. Je cours, encore et encore, comme un dératé, comme si ma vie en dépendait, laissant mes puissants muscles de panthère s’en donner à cœur joie. Je ne m'arrête que quand je me rend compte que j’ai passé la frontière et que je suis, désormais, en territoire neutre.

Rien de bien problématique sur le plan politique mais… Il n’est pas normal que je ne m’en sois rendu compte que maintenant. Sans parler du fait que je ne me sens pas plus fatigué que tout à l’heure. Qu’est-ce qu’il m’arrive ?

Je sens l’odeur de loup avant d’entendre ses pas dans ma direction. Je suis sur le point de feuler, de montrer les crocs pour prouver à cet individu que je n’ai nullement envie de son ignoble compagnie, bien que nous soyons en territoire neutre. Mais c’est une tout autre réaction que j’ai quand mon regard croise le sien.

– Hmm, bonsoir, venez-vous souvent ici jolie panthère ?

Pourquoi est-ce que ma colère est retombée d’un coup ? Pire, pourquoi est-ce que j’ai l’irrésistible envie de m’approcher de ce loup, d’avoir un contact physique avec lui ?

Je m’approche de plusieurs pas jusqu’à me retrouver devant lui, sans pouvoir contrôler le moindre de mes mouvements.

– Non, je reste le plus souvent sur mon territoire et… toi ?

Pourquoi ai-je si envie d’être gentil avec lui ? C’est insensé !