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La neige tombe. Elle tombe fort. C'est devenu habituel à force. Il est rare d'avoir un jour sans neige. Sans soucis. Sans tracas. Des flocons tombent. Là où j'ai de la chance, c'est qu'ils restent très petits. Ils fondent à peine rencontrent-ils mon pelage. Il fait froid depuis longtemps. Une voix parle. Il ne faisait pas froid avant. Une autre répond. Des voix que je ne connais pas. Des voix qui résonnent des fois. Aujourd'hui elles se font calme. Elles parlent de leur passé et de leurs connaissances. Apparemment, il n'y avait pas de paysage si froid avant. Mais je ne l'ai jamais connu. J'ai toujours vu ces contrées blanches. Toujours connu mes pattes dans la neige, si bien que je ne connais pas la chaleur du sol. Sauf dans ma grotte. Je ne remarque même plus la différence, donc je ne sais pas trop.
Je bondis sur un rocher qui ressort de la pente. Il est tellement pointu que sa couleur grise ressort dans ce paysage blanc. Il est saillant. Peut-être. Tu devrais penser à la chasse. Peut-être. Ton rôle principal est de soigner les autres. Je secoue la tête. Je n'ai pas envie de les entendre. Vraska t'attend. Un grognement m'échappe. Il tonne. Il aurait même pu déclencher une avalanche tellement l'avertissement est grand. Vraska sera visitée en temps et en heure. La stèle n'est pas par ici. Elle attendra. Pour l'heure, il est temps de la chasse.
Mes pattes laissent des traces dans la neige alors que je bondis de la pierre saillante. Des proies t'attendent. Elles observent en silence. Elles connaitront bientôt le repos. Je suis plutôt d'accord avec le repos, bien que cela ne s'applique pas aux panthères. Les autres espèces doivent pouvoir connaître le repos après la mort dans un lieu tout à fait inconnu. Peut-être que Vraska connait cet endroit ?
Je ne suis pas pressée de rejoindre la mort, mais cela n'est pas pour autant que je ne respecte pas les proies qui serviront de garde manger. Elles ne montrent utiles à leur manière. Peut-être bien.
La voix la plus présente dans ma tête aujourd'hui est douce, tranquille. Comme une mère parlerait à sa descendance. Enfin, de ce qu'on disait aux autres. On ne peut pas dire que les panthères soient les plus délicates, mais il parait que ce n'est pas la même chose chez les loups. Ce ne sont que des rumeurs, et j'ai pas envie de vérifier leur véracité. Certains ont essayé. Oui, mais ils ne sont pas moi.
Quelques arbres parsèment les lieux ici et là. Je n'ai pas forcément envie de m'en approcher, même si je pense que les proies doivent être plus par là-bas, à se protéger des flocons de neige qui tombent. Un lieu parfait pour un piège.
Je choisi de longer les arbres, sans pour autant trop m'en approcher. Je suis à la recherche d'un indice sur la présence d'une souris, d'un rat, ou encore d'un animal un peu plus gros. Si je croise une biche, je ne pourrais pas la chasser, toute seule ça risque d'être compliqué. Je vagabonde donc, cherchant en vain une proie que je ne parviens pas encore à trouver.
Toujours sans trace de proie. Les recherches sont vaines et commencent à m'énerver. Je suis pas la plus patiente de toutes les panthères de la Tornade. Je sais que je ne suis pas la plus impatiente... Tu n'as jamais eu de patience. Tu ne regarderas jamais une proie pendant plusieurs heures. Mais ne n'est pas forcément un défaut. Si, quand même un peu. Un défaut, puisque je n'ai jamais été une bonne chasseuse à cause de ça. J'ai jamais eu la patience d'attendre qu'une bonne proie arrive. Là je suis presque sur le point de faire demi-tour pour revenir demain. Attends, tu trouveras une proie. Soit patiente petite chose.
Aujourd'hui les proies se font désirer, mais je ne suis pas d'avis à abandonner tout de suite. Je préfère ramener au moins une proie avant de rentrer. Je ne vais pas en chercher une seconde, je vois très bien que ce n'est pas le jour pour chasser. Les proies ne veulent pas se montrer, en même temps quelle idée de chasser sous la neige ! Les proies sont à l'abri. Elles fuient, se cachent, se protègent. Oui, peut-être, mais je trouve ça terriblement frustrant. Elles devraient, elle aussi, braver le froid comme je le fais. Tout le monde n'est pas comme toi. Comme nous.
Un bruit retentit. Un animal a cassé une branche sans faire attention. Il est dans le sens contraire du vent, je ne peux pas le sentir, mais je sais qu'il est à moins de 10 pas de moi. Tout proche. Et pourtant, il resté caché. Dans l'obscurité. Plus digne d'un chasseur que toi.
Je ne bouge plus, reste stable sur mes pattes avant d'observer autour de moi. Là, juste là. Une créature au pelage sablonneux. Un chat sauvage. Etrangement, il ne m'a pas remarqué. Il reste là, sans doute à la recherche d'une souris dans le trou juste devant lui. Etonnant qu'il n'aie pas senti l'odeur du prédateur devant lui. Saisi cette chance.
Je me rapproche furtivement, sans un bruit. Pendant ce temps, il enfonce sa patte dans le trou, pour attraper une souris sans succès. C'est là que, telle l'ombre que je suis, les pattes d'une panthère plaque sa proie au sol, la tuant d'un coup de crocs.
Très contente de ma prise, je la prends entre mes mâchoires pour trottiner en la ramenant au garde manger. Une proie pour autant de recherches, c'est un peu du temps gaspillé. Le temps n'est jamais gaspillé. Seulement ta patience.
Le garde manger est loin d'ici, mais je suis sûre de pouvoir l'atteindre avant de retourner dans ma grotte. J'ai pas vraiment envie de croiser beaucoup de personnes, et demain, je pense pouvoir recommencer à chasser. Même si je suis une chamane, il est important d'apporter des proies aux autres et à soi-même. Tu dis ça, mais tu ne t'en apportes jamais.
J'essaye de ne pas me souvenir du rat qui me regarde avant de fondre dans son terrier.
Je reviens, comme prévu le lendemain. Je retourne sur le lieu exacte où j'ai pu attraper le chat sauvage. Peut-être que le rongeur qu'il chassait s'y trouve encore ? Je l'ai croisé en partant hier, mais là il sera sans doute tuable. Tout est tuable. Il suffit que tu t'en donnes les moyens.
Je me mets à l'affut sur l'arbre qui protégeait les lieux. Juste au dessus du présumé terrier. Normalement, il se trouve juste en dessous. Je ne l'entends pas, mais je sais pas, j'ai un bon pressentiment.
Là, un petit museau. J'attends encore quelques secondes avant de fondre sur ma proie à partir des airs. C'est pratique d'être un gros chat, on en devient très furtif.
Je me sens plutôt chanceuse en ce moment. Je sens que cette journée va être bonne pour la chasse. Cela changera des explorations qui ne sont pas forcément fructueuse. Des fois, je me demande pourquoi je pars à la recherche de sphère lumineuse, elles sont vraiment embêtantes à trouver des fois. Elles sont essentielles. Tu veux faire mourir les tiens ? Je claque des crocs. Tu es vache la voix. Tu es tellement horrible que tu ne devrais même plus avoir l'accès à mon esprit. Tu devrais te taire à jamais à me dire que je vais faillir à me devoir. Je ne suis pas une panthère qui lâche ses missions. Je fais tout pour les miens, et je t'interdis de dire le contraire. Ne l'écoute pas. Il ne mérite pas que tu lui donnes ton intérêt. Un rire résonne dans ma tête. Ç'en est trop. Je bondis, sans trop comprendre où, et mes pattes se posent sur quelque chose que chaud et dur. Je plisse les yeux, relève ma patte, et regarde la souris droit dans les yeux. Ça pour de la chance...
Encore ébahie devant ma prise, je reste là, immobile, pendant quelques secondes. Mais, comment ai-je pu tomber sur une souris comme ça ? Comment, en faisant un bond sans queue ni tête, j'ai pu la tuer en un coup de patte, sans même savoir qu'elle était présente juste ici ? Un coup de chance. Je me remets de mes émotions en secouant la tête. Eh bien....
La souris rejoint le rat un peu plus loin, comme une famille. Quand j'ai dit que je sentais bien la journée, je ne pensais pas que ce serait autant. Et j'ai pas encore fini. Je peux encore largement rapporter deux proies et rentrer les déposer au garde-manger.
Un bruissement se fait entendre dans les buissons un peu plus loin. Je me tapis au sol. Ne me dite pas que je vais déjà tomber sur la prochaine proie ? On ne dira rien. En m'approchant, une boule d'épines me fait face. Et c'est rapidement que je mets fin à sa vie.