Bolvangar

Bolvangar a toujours été un loup juste. Du moins, selon ses dires. Tolérant, loyal, honorable même, serait de bon mots pour décrire brièvement l’animal. On pourrait dire de lui, surtout lorsqu’il était plus jeune, qu’il apprécie un brin la solitude. Errant dans le calme, faisant ses affaires dans son coin pour le bon ordre de la meute. Il est vrai que Bolvangar n’est pas un loup qui aime étaler sa vie tout les quatre matins.
Le loup a toujours travaillé pour que l’ordre et le calme règne sur la meute Ouragan. Bien qu’il ait sa propre famille, il voit en ses semblables une vrai force, comme un seul cœur battant et il chérit plus que tout la neutralité de sa meute.
Bon mais silencieux la plupart du temps, Vangar reste à l’écoute de ce qu’il se passe au sein de celle-ci et lorsqu’il le faut, le loup prend la parole avec pertinence. Il impose une certaine discipline à ses petits bien qu’il ne sait pas si son autorité fonctionne toujours.

En tant qu’espion, Bolvangar a toujours aimé son rôle, voyager, observer pendant des heures et percer chacun des mouvements, chacun des regards, chacune des conversations. Bolvangar ne peut pas gagner face à plus gros que lui en combat, alors il utilise habilement la ruse et son esprit vif pour se dégager d’affaires épineuses. Par chance, sa meute lui consacre un avantage de neutralité plutôt reposante.

On peut s’en doute lui reprocher d’être un peu coupé des autres, mais n’est-ce pas là ce que tout les espions connaissent ? Cette vie, il l’a choisit et si les derniers évènements lui on coûté cher, il essaye de rester rationnel voir froid à la tragédie. Parfois, il lui arrive pourtant de se demander si tout ce qu’il fait  lorsqu’il n’est pas avec ceux qu’il aime en vaut vraiment la chandelle. Et puis, il regarde ses louveteaux et il sait.

Le loup est plutôt grand et fin si l’on oublie la quantité astronomique de poils pour survivre à cet hiver. D’une couleur cendrée, Bolvangar possède une belle panoplie de gris allant du plus clair au plus foncé sur la pointe des oreilles.

Son regard est souvent intense et ses yeux sont légèrement dorés.

De nature robuste et agile, le loup sait courir vite et être aussi silencieux que possible. Bien sûr, il possède quelques bases en combat et heureusement, mais mieux vaut ne pas lui mettre en face de lui un gros gaillard, car il ne s’en sortira pas indemne. Du moins, pas par le combat c’est sûr.

On ne peut pas dire que Bolvangar est un beau loup. Il préfèrera jouer avec son esprit plutôt qu'avec son physique.

L’histoire de Bolvangar est riche d’amour depuis sa jeunesse. Fier d’être né dans la meute d’Ouragan, lui et son frère Lorem ont passé leur début de vie dans la chaleur de parents aimants et d’une meute soudée et familiale.
Petit, Bolvangar était un louveteau joyeux et surtout très curieux. À la recherche d’une rencontre amicale ou d’un histoire à écouter quelque part. Tout le passionnait. Son père était un loup droit qui lui inculqua des valeurs qui lui sont encore à ce jour, très cher.
Par chance, une autre louve avait mis bas d’une portée de trois femelles. Si l’une d’elle malheureusement perdit la vie, les deux autres devinrent de véritables amies de jeux. Il y avait Sansa et Aliyah. Deux boules d’énergies, les quatre louveteaux devînrent vite inséparable.

Arrivé à l’âge de devenir apprenti, c’est ici qu’il se sépara de son frère. Ils restent toujours très soudés à ce jour, mais tandis que Lorem choisit de devenir un combattant, Bolvangar prit le chemin de sa mère pour devenir un futur et grand espion de la meute Ouragan. Sansa suivit les pas de son frère. Aliyah elle, prit le chemin pour devenir une chasseuse. Bolvangar ne se l’avouera jamais à cette époque, mais il ressentait une pointe au cœur à l’idée qu’il ne verrait plus la jeune louve aussi souvent qu’avant.

À y réfléchir, on pouvait se demander si le rôle d’un espion dans une meute qui prônait depuis toujours la neutralité, était réellement pertinent. Mais pour Vangar, une meute qui ne cherchait conflit se devait d’être toujours informé de ce qu’il se passait sur les territoires autours.

Au printemps suivant, une nouvelle impératrice connue de tous dans la meute arriva en haut des pierres. Sélène serait une future grande alpha, cela, l’apprenti en était sûr. Ainsi, Bolvangar, son frère, et les autres petits devenus apprentis firent vœux de protéger et faire vivre les Ouragans comme depuis des générations et des générations.

L’apprentissage du jeune loup se passa sans encombre. L’esprit aiguisé comme l’avait remarqué son mentor, Vangar avait pourtant une faiblesse. Les arts du combats n’étaient pas son point fort. Lorem, lui qui avait prit en force et en muscle se moquait souvent de lui lorsqu’ils s’entraînaient ensemble. Vangar, lui préférait de loin découvrir son territoire qui était immense et magnifique. Il lui arrivait de temps en temps de croiser Aliyah sur un sentier avec son mentor. Sourire en coin et regard amoureux ne pouvait être plus transparent. Mais il fallait garder l’esprit clair.

D’apprenti, Bolvangar devînt alors un jeune espion. La flamme qui était née jour après jour depuis leur naissance n’était plus un secret pour personne maintenant. Bolvangar avait le coeur qui brûlait à chaque fois que la belle Aliyah croisait son chemin. C’était une louve magnifique. Elle était devenue si belle avec son pelage blanc et ses prunelles ambrées. Les deux loups prirent alors le temps de s’aimer de leur fougueuse jeunesse.
Les années passèrent dans la prospérité et le calme. La jeune impératrice Sélène adopta un jour une jeune panthère. Si cela fut d’abord étrange, tout le monde accepta le félin au coeur de la meute. Valravn était intelligent et il fut vite comme un membre à part entière du coeur Ouragan. De là, la meute accepta des orphelins panthères à les rejoindre. Pour Bolvangar, il y voyait une nouvelle puissance et une ouverture d’esprit qui le satisfaisait plus que tout.

Les années ou il fallait faire une place de marque dans la meute défilèrent alors.
Lorsque Bolvangar et Aliyah se sentirent enfin prêt à devenir parents, le miracle de la nature se mit à l’oeuvre. Était-ce une erreur de calcul, ou de la chance dans le fait qu’Aliyah avait enfin un ventre rond alors que l’hiver venait ?

Peu importait, le couple ne pouvait être que plus heureux lorsque trois petites nouvelles vies virent le jour peu de temps après une jeune louve nommée Rona. Deux femelles et un petit mâle. Aliyah souhaitait appeler ses filles Dahlia et Irys. Le gaillard se nommerait Atlas. Avec tout son amour, Bolvangar savait qu’il pourrait tout surmonter pour protéger ses petits et son aimante. Il avait un rôle encore plus important maintenant.

L’hiver vînt rapidement. Et son froid mordant avec lui. Chaque jour lorsqu’il n’était pas en mission, Vangar s’empressait de retrouver Aliyah et ses petits. Il écoutait avec passion sa progéniture lui raconter se qu’ils avaient fait de leur journée sous le regard chaleureux de leur mère.
Mais un jour, la fièvre vînt. Et avec elle le malheur et le chant du mal.
Bolvangar ne put être que reconnaissant que Rona accepte de s’occuper de ses petits lorsque Aliyah tomba malade. La louve fut isolée et Vangar l’avoue, il détestait devoir partir faire son devoir en sachant que sa bien aimé souffrait d’un mal que le guérisseur n’arrivait pas à contrer. Tout les soirs, il allait voir Aliyah qui sentait derrière une fine couche de pavot et de menthe, la maladie.

- Protège ta famille. Lui avait-elle dit un soir en lui souriant avec tout l’amour qu’elle possédait. J’entame une nouvelle aventure et j’espère que tu me rejoindras le plus tard possible. Ne pleure pas Vangar, je suis si heureuse et reconnaissante de cette vie, tu sais comme moi que nous nous retrouverons un jour.

Ce soir là, il aurait tout fait pour qu’elle se taise. Qu’ils restent ensemble comme cela avait toujours été. Mais dans le vent de cristal, Aliyah s’éteignit.

Comment aller voir ses louveteaux ? Comment leur dire après ces longs jours sans pouvoir se blottir contre la chaleur de leur mère, qu’ils ne l’a reverront plus jamais ?
C’est le coeur lourd et la mâchoire serrée que Bolvangar prit une inspiration en se jurant de ne pas flancher. Pour Aliyah. Ce soir là, il rejoignit ses petits en train de se chamailler. Il voyait là tout de son amour.

Se couchant auprès d’eux en les ébouriffants de sa langue pour les réchauffer, Bolvangar leva ensuite les yeux vers une petite cavité faisant une ouverture vers un ciel parfaitement étoilé.

- Mes petits. Votre mère s’en est allée vers un monde meilleur, là-haut, dans les étoiles. Mes petits, ou que vous soyez, elle vous protégera toujours.

La voix brisée, il n’ajouta rien.



La vie continua alors. Dans la meute Ouragan, Bolvangar servait les siens dans ce froid de plus en plus terrible. Son coeur continuait de battre pour ses trois petits. Pour Aliyah. Et tout les soirs, le loup regardait les étoiles en se demandant qu’elles aventures la louve blanche avait traversé aujourd’hui.