Eau scintillante et froide [Dahlia et Irys]

Le temps était plutôt clément ce matin là alors que Bolvangar jetait un coup d’oeil vers le ciel sans nuage. Aujourd’hui, il n’y aurait pas de neige ni de vent pour le plus grand plaisir de l’espion. Car ce matin, il avait quartier libre avant de partir pour une mission qui durerai plusieurs jours malheureusement. Il ne partait pas longtemps mais quand bien même, depuis la perte de Aliyah, le mâle souhaitait par dessus tout rester auprès de ses petits. Voir du pays allait le plonger dans cette solitude qu’il aimait et il ferait son travail comme au premier jour en sachant que ses petits ne risquaient rien. Au fond, il n’était pas encore partie qu’il avait cette impatience de rentrer.

Secouant la tête avec lenteur d’un air amusé, ce que le loup pouvait être bête de penser déjà à ce qu’il se passerait dans quelques jours alors qu’il pouvait passer de merveilleuses heures se matin sous un soleil chaleureux. « Aliyah ma douce, aujourd’hui est un beau jour. »

Le mâle se rendit vers Rona et ses petits. Rentrée tard la veille, Bolvangar n’avait pas voulut les réveiller, c’est pourquoi il s’en était aller à se coucher seul sans un mot. En voyant la jeune Rona allaiter Dahlia, Irys et Atlas, Vangar ne pouvait à chaque fois refouler un pincement au coeur. Inspirant pour faire fuir cette douleur si intense, il adressa un signe de tête avec un sourire à la femelle qui lui rendit d’un doux plissement d’œils.  Son petit, Sherkan était un vrai petit glouton à lui tout seul. C’est lui qui releva la tête en premier avant de se faire sauter dessus par ses trois boules de poils préférés.

- Attention s’exclama t’il en roulant par terre en faisant mine de faire le mort. Je suis foutu, trois féroces loups sont sur moi, que pourrais-je faire pour me sortir de là ? Au secours que quelqu’un me vienne en aide !

Le père dressa ses oreilles vers l’avant le regard pétillant de malice. Il n’y avait pas à dire, ses petits lui faisait tout de suite apaiser sa peine.

Un nouveau soleil se lève sans maman. Il fait frais, mais nous sommes tenus au chaud par Rona et ses gros poils. Elle dit, qu'en grandissant, on aura d’autres poils, moins doux que maintenant, et que suivant les saisons, il changera pour être plus fin en été et plus épais en hivers, mais tout ceci, c’est encore un peu compliqué dans ma tête.

Rona nous apprend plein de choses, elle est gentille et je l’aime bien, mais ce n’est pas maman. Elle me manque beaucoup et Rona le sent parfois, j’ai l’impression, parce qu’elle nous offre beaucoup de câlins. Sherkan est comme notre frère maintenant, on joue beaucoup ave lui, et tous les quatre, nous sommes inséparables. Même que papa joue aussi avec Sherkan.

Ce matin, le réveil a été compliqué, parce que Rona nous a réveillées avant que papa arrive, pour boire le lait. Après, elle nous a fait la toilette, pour que l’on soit tout beau et tout propre, puis on a roulé dans la poussière, pour l’embêter. Quand papa est arrivé, on lui a tous sauté dessus. On est trop fort, parce que papa est un grand et il a fini par terre. Rona dit que le lait rend nos os super solide et nous donne beaucoup de force, je me demande pourquoi les grands ne boivent pas de lait, si ça nous rend plus forts ? C’est bizarre quand même la vie de grand.

« Héhé ! On t’a encore eu papa ! »

Avec les copains, on mordait les poils de papa, comme pour le manger, mais c’était pour jouer, nos dents sont encore trop petites, et le lait, c’est meilleur en plus. Papa n’est pas souvent là pour jouer avec nous, il est plus souvent là le soir après avoir fait ses trucs de grand, c’est devenu une habitude en fait, mais c’est quand même triste. Depuis que maman a rejoint les étoiles, papa n’a jamais reparlé d’elle, ni même Rona. Est-ce qu’il l’a oublié ?

Mes petites oreilles se dressent sur ma tête, cette pensée s’enfuit lorsque Sherkan me percute pour jouer et me fait rouler par terre. On se relève tous les deux, on se mordille en poussant des petits couinements d’enfant innocent.

Piquer, mordiller, écraser. Quelle vie de père avait-il là ? Aoutch, la souffrance !

Atlas s’était attaqué à sa queue tandis que Dahlia le narguait en rigolant. Irys quant à elle essayait tant bien que mal d’escalader son flanc. La petite famille s’amusa encore quelques minutes avant que Bolvangar ne se réinstalle dans une position plus confortable pour lécher chaque petite tête avec douceur. Il les aimait tant. Chacun avait un caractère bien différent et s’était tant mieux. Le père savait ses petits forts malgré le froid et les dures moments de la vie qu’ils avaient déjà dû traverser ensemble. Dahlia, la plus farouche était celle qui ressemblait le plus à Aliyah. Avec le temps, Bolvangar voyait déjà dans ses petits yeux les traits de sa compagne. C’était pour ça qu’il ne sombrait pas dans l’obscurité. Malgré sa disparition, Aliyah était là à chaque instant. En chacun de ses trois petits. Elle vivait à travers eux et où qu’elle était, elle ressentait les battements de leurs coeurs.

- Comment allez-vous ? Vous avez bien dormit ? Demanda t’il avec douceur alors qu’il taquinait du museau le dos de Dahlia.

Irys avait réussit à se hisser sur son dos et s’étala de tout son long sur la colonne. Bolvangar écouta ses petits et lança un petit regard amusé vers Rona qui s’occupait de se faire un petit nettoyage pendant qu’elle avait deux minutes tranquilles. Sherkan s’était rapproché avec curiosité mais ne tentait pas d’approcher plus.

- Je crois que j’ai une surprise pour vous, continua Bolvangar en se levant doucement en faisant glisser sa fille sur le côté.

Le mâle s’étira et demanda d’un petit regard comme il leur avait appris, que ses trois louveteaux s’assoit devant lui. Ou du moins, il attendait patiemment que ses trois boules d’énergies se calme et daigne l’écouter.
Une fois attentif, le mâle leur lança un regard malicieux.

- Ce matin, on part en expédition ! Une nouvelle aventure commence et vous allez être de véritables petits détectives ! D’accord ? C’est aussi un endroit très spécial, car on aimait beaucoup y aller avec votre mère. Rona, veux-tu te dégourdir un peu les pattes ? Demanda t’il ensuite en haussant un peu le ton aux vus des couinements excités de ses petits.

- Avec plaisir Vangar déclara t’elle en s’étirant tandis que son petit était tout aussi excité.

Le petit groupe quitta alors la tanière sous un soleil naissant et agréablement chaleureux.

- Allez en route. En revanche, (Bolvangar s’arrêta en lançant un regard vers ses petits), on écoute. Et on fait tout ce que votre père ou Rona vous dit de faire. C’est clair ? Demanda t’il avec insistance, la voix soudain plus menaçante en regardant particulièrement Dahlia, la plus rebelle. Vous savez que notre monde est un monde d’une extrême beauté mais tout aussi dangereux que vos pires cauchemars. Alors je ne plaisante pas. Maintenant, en route pour la cascade !

La petite famille s’en alla ainsi quittant la caverne de la meute Ouragan. On pouvait entendre les clapotis d’une petite rivière creusant dans la neige fraîche et descendants en contre-bas. Une brise hivernale chatouillait les poils de Bolvangar mais la douceur des rayons du soleil lui firent lever une seconde le museau en fermant les yeux de plaisir. Car oui, la vie était ainsi faite. Il y avait des épreuves terribles qui vous transpercez le coeur. Alors mieux valait savourer chaque petit instant de bonheur et de ravissement.

Descendant quelques rochers glissants, Bolvangar prit le temps de prendre chacun de ses petits entre ses mâchoires pour que tout le monde descende en sécurité. Rona elle, fit tout d’une traite avec son petit. Pour l’heure, les louveteaux étaient assez calme, regardant avec émerveillement les gouttelettes brillantes tombant des branches ou encore les paysages enneigés et ensoleillés. Parfois, Bolvangar jetait un coup d’oeil à ses petits et s’empêchait de rigoler en voyant que la neige était de temps à autres un peu trop poudreuse.
Ils marchèrent ainsi, Bolvangar répondait aux questions du curieux Atlas.
Lorsqu’un « OUILLE » surgit derrière lui, ses oreilles se dressèrent et le mâle se rapprocha vite de la petite Dahlia qui semblait s’être chamailler avec Sherkan avant de tomber sur des cailloux lisses. Grondant légèrement pour réprimander sa fille, Bolvangar se mordit la langue fort pour ne pas fondre devant le regard malicieux qui se voulait si pardonnable de Dahlia. Il était fou de voir déjà dans de si petit yeux la ressemblance avec Aliyah.

Connaissant sa fille, elle allait encore et encore vouloir se chamailler avec les autres sans profiter vraiment de la balade. Prenant une position radicale, Bolvangar saisit l’échine de Dahlia et reprit le petit périple sa fille entre les crocs.
Lorsque le bruit de la cascade cristalline fut enfin à leur porté, Bolvangar lâcha sa fille mais la garda contre lui encore une ou deux minutes jusqu’à ce que la cascade apparaisse enfin sous leurs yeux.

- Mes chers petits, je vous présente la cascade cristalline !

Bien que la saison d’hiver était violente et rude, on ne pouvait pas dire qu’elle n’amenait pas son lot de beauté avec elle. La cascade semblait drapé d’un voile de glace, on pouvait cependant entendre une douce mélodie de l’eau s’écoulant à l’intérieur.

- Vous entendez ce son ? Que vous veniez en hiver, au en tout autre saison, vous entendrez toujours cette même mélodie. Vous l’a reconnaissez peut-être d’ailleurs...

Bolvangar profita du son en fermant les yeux. Puis un sourire triste apparut sur ses babines.

- Votre mère adorait cette symphonie. Elle disait que c’était l’eau qui chantait et qui apportait santé et vitalité en ce monde. Tant que vous entendrez cette mélodie, vous saurez qu’un nouveau soleil se lèvera encore et encore. Cette mélodie, elle en avait fait un chant, un chant qu’elle vous chantez avant, vous vous souvenez ?

Bolvangar la revoyait riant autour de l’eau. Le regardant avec amour et naïveté. Emmener ses petits ici était quelque chose de symbolique. Et il se savait être assez mauvais pour parler de leur mère depuis sa disparition.
Il observa ses petits avec une grande tendresse avant de se relever.

- Bon ! Voulez-vous voir votre père attraper un poisson ? Qui sait, il y en a peut-être des petits qui vous attendes, venez, nous allons essayer.

Il était certes un peu rouillé pour la pêche, mais de toute manière, s’il se ratait, ses petits rigoleraient toujours.

Irys avait été levée ce matin comme d'habitude auprès de son frère et de sa sœur, en plus de Sherkan dans les poils de Rona. Quels bonheurs cette journée allait-elle apporter ? La petite était impatiente de le savoir mais n'irai pas jusqu'à les chercher elle-même. Le mieux était d'attendre qu'ils arrivent tous seuls. Ça évitait les ennuis.

Le premier bonheur, était arrivé tôt. En effet, Bolvangar, le Papa de la petite Irys s’était présenté dans la tanière avec sa tendresse habituelle envers ses petits. Ô joie, ô grand bonheur quand elle avait grimpé sur son dos pour jouer à l’attaquer avec Dahlia et Atlas. Mais il fallut qu’il soit assombri par la fausse bonne surprise qu’apportait le grand loup ! Irys devait aller dehors ! Quelle malédiction s’abattait sur la pauvre petite ! Quitter sa maison rassurante pour plonger dans l’inconnu et l’inconfort du monde extérieur était une épreuve pour elle, que dis-je ? Un calvaire même !

En franchissant l’arche qui maquait la limite de son foyer, les yeux d’Irys furent aveuglés par la lumière agressive sur soleil se reflétant partout autour d’elle sur la neige.

Elle s’y habitua en moins de temps qu’elle ne voudra bien l’avouer.

En machant derrière sa famille, ses coussinets étaient meurtris par le froid mordant du sol. La neige s’opposait comme un obstacle qu’il fallait combattre pour rester auprès des siens.

Boum ! Atlas la bouscula soudain.

Ô grand malheur ! Fallait-il que le monde soit si cruel ?! Même son frère la martyrisait !

<<- Bon Irys, tu viens ? >> dit Atlas, la sortit de sa rêverie.

Il courait devant elle pour rejoindre Dhalia qui était portée par leur Papa. Irys sourit et lui sauta dessus avant de partir en courant pour arriver jusqu’à son père avant lui.

Après avoir marché un moment, la famille arriva à une magnifique cascade.

<<- Mes chers petits, je vous présente la cascade cristalline !>>

Le Papa leur parla un moment de cet endroit. Irys contemplait, bouche bée, l’immense voile d’eau figée qui se dressait devant elle, produisant un tintement mélodieux. A la mention de sa mère, la petite Irys retenit ses larmes. Mais elle n’eu pas le temps de s’apitoyer longtemps, le Papa se relevait déjà.

<<- Bon ! Voulez-vous voir votre père attraper un poisson ? Qui sait, il y en a peut-être des petits qui vous attendent, venez, nous allons essayer. >>

Le loup gris se mit en position pour pêcher. Irys ouvrait grand les yeux pour voir ça. C’était la première fois qu’elle voyait quelqu’un pêcher … et échouer. Quand Bolvangar ratât sa prise la petite éclata de rire. Elle sautila sur place.

<<- Hahaha ! T-t-t’es bête Papa, tu t-t-t’es tout é-éclaboussé ! >> Elle s’avança jusqu’à la berge.

<<-J-j-j’veux essayer ! >>

Irys se pencha vers l’eau. On voyait sa petite bouye de bébé loup beige se refléter à la surface. Elle observa un moment et vit l’ombre d’un petit poisson. Elle jeta ses deux pattes avant dedans.
Le regret fut instantané.

<<- AAH ! C’est f-f-froid ! >>

Le silence s’installa autour de la cascade. Seule la douce mélodie résonnait dans l’air tandis que Vangar scrutait une zone ou la glace n’avait pas prit place. C’était souvent rare une pareille attention de la part de ses petits. Il prit son temps, levant un peu la queue pour faire le fière en attendant qu’un mouvement dans l’eau n’attire son œil ultra aiguisé de merveilleux chasseur de l’enfer.

Jetant un regard coquin vers ses trois louveteaux plus Sherkan, son regard glissa vers Rona qui elle haussa les yeux vers le ciel en signe d’amusement.

Là ! Un mouvement brillant ! Ni une ni deux, le mâle bondit à la façon d’un renard, ouvrant la gueule et fermant les yeux en plongeant dans l’eau froide. Lorsque ses crocs se refermèrent sur… le vide, le père ne put s’empêcher de se trouver à la fois ridicule et à la fois très amusé par la situation.

Sortant sa tête de l’eau, Bolvangar regarda ses petits et montra ses jolies crocs sans rien avoir d’autres que tout l’amour qui leur portait dans la gueule.

- Ta da ! Osa t’il déclarer.

Comme il fallait se l’attendre, tout le monde explosa de rire et de bon coeur. En entendant ses petits rires aux éclats, Vangar les suivit avec douceur avant de se rapprocher pour répondre à Irys.

- A oui ? Je suis tout éclaboussé, et bête ? Qui s’est qui va être mouillé ?

Éclaboussant ses petits en secouant son collier poilu, Bolvangar écrasa avec douceur la tête d’Atlas qui commençait à l’imiter d’un air humoristique.

Irys et Atlas se rapprochèrent de l’eau suivit par Dahlia. Sherkan s’était rapproché de sa dernière fille pour la suivre de prêt.

- Allez-y essayez. Il vous suffit de vous faire le plus discret possible et attendre que le poisson vienne à vous.

Le mâle regarda ses petits avant de déclarer avec amusement.

- Si vous crier ainsi vous êtes sûr de ne jamais manger de poisson, bien sûr que c’est froid Irys. Mais le froid peut rendre plus fort vous savez.

Tournant son regard vers Dahlia avec ses petits yeux déterminés.

- Et je suis sur que tu seras une très grande chasseuse chuchota t’il en la poussant du museau. Quoi que vous décidiez, sachez que votre mère et moi-même seront très fier de vous. Vous le savez n’est-ce pas ? Derrière cette démonstration raté certes, vous devriez regarder plus loin encore. L’échec est là, quoi que l’on en dise, on peut échouer à tout moment, mais cela ne veux en aucun cas dire que notre vie s’arrête là. L’échec doit vous servir de force, vous apprenez de vos erreurs et vous vous bâtissez avec puissance et valeur. Voilà comment vous devriez voir chacun de vos petits pas de côté.

Observant avec un œil protecteur les petits, les paroles de Dahlia l’avait placé déjà dans une certaine nostalgie. Ils n’avaient certes que trois lunes, mais bientôt. Dans si peu de temps, ses petits s’engageraient dans une voie et ce pour toute leur vie après. Bientôt, ses petits auraient un mentor, un être qui leur apprendrait tant de choses comme son maître avec lui lorsqu’il était plus jeune. Bolvangar se demanda alors soudain, lorsque se moment arriverait, aurait t’il été un bon père ? Ses petits seraient-ils encore attaché à lui ? Ou le vent emporterait tout ses moments de bonheur avec lui ?

Et un voile de tristesse apparut devant ses yeux, tel le spectre qui l’habitait.

Papa nous montre comment faire, et j’essaie de limiter, mais je n’ai pas très envie de prendre de poisson pour ne pas avoir la gueule qui pue comme ces machins tout glissant et plein d’écaille… Ce n’est pas très agréable en bouche, en plus ça gigote dans tous les sens et ils ont des yeux tout moches ces trucs, ça ne devrait même pas exister en fait…

« D’accord, bon, on chasse quoi maintenant ? Parce que c’est un peu ennuyant d’attendre le poisson et l’eau et froide et je n’aime pas trop en plus. »

Mes yeux scrutent un peu partout autour de moi et se posent finalement sur la cascade. Je m’approche de Sherkan et d’Atlas, en leur donnant un coup de queue en montrer du museau la montagne, puis me tourne vers mon papa la truffe dans la neige et le postérieur en l’air en remuant la queue.

« Dit papa, on peut monter là-haut et voir le loin dehors ? »

Je n’attends pas vraiment de réponse avant de reprendre de plus belle pour insister lourdement, comme le ferait un enfant très mal élevé et vraiment casse-pied.

« Dit oui, dit oui ! Rona a dit oui en plus ! »

Même si ce n’est pas vrai, on ne sait jamais, cela peut passer… Explorer, voilà une bien bonne idée, c’est mieux que chasser un truc tout gluant et qui pue en plus.

Clignant des yeux pour chasser ses sombres pensées, Bolvangar porta son regard vers les louveteaux. Il n'avait pas écouté un seul mot de son grand discours poétique. Faisant une petit mou en levant les yeux au ciel d'un air amusé, les jeunes s'étaient déjà intéressé aux autres choses autour d'eux.

Le mâle s'étira et bâilla longuement avant de voir réapparaître l'une de ses filles, Dahlia en lui demandant expressément d'aller voir ce qu'il se passait au-dessus de la cascade. Vangar jeta un coup d'oeil au ciel pour voir ou en était la course du soleil puis hocha la tête.

- Bien sûr Rona a dit oui dis tu ? Lui as tu au moins demandé Dahlia ?

Bolvangar jeta un regard vers la femelle qui au vue de sa tête ironique voulait dire beaucoup.

- Il va falloir apprendre à mentir si tu veux entourlouper ton père. Allez bande de malfrats, on monte en haut et on rentre à la caverne ensuite. Faites attention sur le chemin, de la glace à pu se former sous la neige.

Cela ferait sûrement un bon exercice aussi d'équilibre pour les petits.
Bolvangar poussa du museau sa fille Irys d'un air affectueux.

- Tu vas le voir par toi même ma fille.

Rona montra le chemin suivit par son fils. Vangar fermait la petite troupe au cas ou l'un des jeunes ne dégringolent. La crête apparut alors, la ou la cascade gelé se jetait, la neige était poudreuse et épaisse. En haut, un panorama sûrement extraordinaire pour ses petits s'étendait devant eux.

- Voici une partie de notre monde. Il est encore plus grand vous savez et pour répondre comme il faut à ta question Irys, ce monde si vaste peut être beau, noble mais aussi froid et dangereux oui. Il faut apprendre à faire la part des choses et à déceler le bien du mal.

Encore des mots bien compliqué. Mais il sentait que ses petits l'écoutaient quand même.

- Se sera à vous de me dire ce qui est dangereux de ce qu'il ne l'est pas. Des questions ? Sinon, nous allons prendre la route du retour maintenant.

Le père assis profita de ce petit instant ou les jeunes regardaient le paysage et son cœur se remplit de reconnaissance et de chaleur.

La brise froide effleurant le pelage du loup, Vangar réouvrit les yeux remarquant qu'il les avait fermé, il n'aurait su dire combien de temps. Jetant un coup d'oeil vers la jeune Rona, le père hocha la tête comme d'un air entendu. Il était l'heure de rentrer. Si ses petits avaient pleins d'histoire et de rêve pour la journée, le devoir appelait également l'espion. Il partait pour plusieurs jours vers la ville fantôme, et aux vus des nuages qui apparaissaient dans le lointain, la route allait sans doute devenir compliqué.

Il pouvait remercier les cieux de lui avoir octroyer cette parenthèse ensoleillé. Comme si cela avait été écrit par le destin, qu'un peu de paix pouvait exister dans se monde vacillant.

Bolvangar dressa les oreilles en entendant les petits se chamailler et Dahlia annoncer le départ dans un élan d'énergie qui lui ressemblait en tout point. Puis les yeux ambrés du loup se posèrent sur Irys, qui elle ne bougeait plus. Fronçant les sourcils, le loup s'approcha de sa fille et sentit son coeur fondre de malheur en voyant les larmes couler sur ses joues poilues.

Posant son nez sur le front de sa fille pour apaiser les tremblements, il aurait tant voulut pouvoir absorber cette peur qui s'imprégnait petit à petit en elle.

- Irys, ma douce, nous allons rentrer. Mais ne t'en fais pas, chaque chose en son temps et un jour tu verras que ce monde, t'apportera aussi le plus grand des bonheurs. Ta maman veille sur toi plus que tu ne l'imagines.

Faisant une petite léchouille, Bolvangar saisit l'échine fine de sa fille et partit, la gueule pleine d'un amour infini.