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La mission venait tout juste de commencer que le loup se sentait déjà loin des siens. Ce n’était pas qu’il n’était pas heureux de reprendre correctement son service, d’un côté il en été plutôt fier et reconnaissant. Mais en ce jour, c’était la première fois que Bolvangar devait de nouveau partir loin de la meute depuis la disparition d’Aliyah. Sélène avait bien été souple avec lui depuis que la maladie avait pesé sur sa famille. Il était grand temps de reprendre ce pour quoi il vouait sa vie depuis toujours. Quel sentiment ressentirait t’il en revenant alors qu’il ne reverrait pas le doux regard de sa compagne l’attendant ? Au moins aurait-il ses trois petites boules de poils préférés.
Souriant perdu dans ses pensées, Bolvangar se hissa derrière un monticule de terre à la sortie d’un bois. De l’autre côté la ville fantôme s’étendait à perte de vue. Le temps de venir jusqu’en terre libre, le temps avait changé. D’un beau ciel bleu, on été passé à un blizzard glacial. Les journées passés, le mâle n’avait pas croisé grand monde mis à part un loup sûrement vagabond et assez rachitique. Dans quelques jours, peut-être même à l’heure d’aujourd’hui, le loup était sûrement enfouit sous une couche de neige profonde.
Le mâle descendit la pente en plissant des yeux, chassant toute pensée de famille et de chaleur de son esprit pour se concentrer sur l’instant présent. La ville était dangereuse en tout temps et ce monde qui n’était pas le sien, Vangar s’en méfiait étroitement.
La cité étrange regorgeait de choses mystérieuses. Si le mâle devait s’assurer qu’aucun évènement étrange ne s’était produit depuis que l’hiver avait commencé, mieux valait rester le plus discret possible. Bolvangar n’était pas un loup stupide. Avec ce temps et ce froid mortel, bon nombre d’être avait pu trouver refuge en ces terres libres. Et comme tout bon espion qui se respecte, le loup devait s’assurer que cette zone restait bel et bien, libre.
Avançant dans l’épais blizzard, on ne voyait pas à plus de deux longueurs de queue devant soi. Humant l’air gelé, Bolvangar se rendit à l’entrée d’un bâtiment qui aurait pu faire frémir de peur ses petits. Le chant du vent s’engouffrait à l’intérieur et faisait danser des feuilles aux étranges formes rectangulaires. Des morceaux de verres jonchaient le sol. Bolvangar se souvînt la première fois qu’il était entrée dans un endroit comme celui-ci. Il était avec son mentor à l’époque et il s’était entaillé les pattes trop occupés à regarder au-dessus de lui plutôt qu’en dessous.
Bolvangar décela des effluves de plusieurs odeurs de canidés qui était passé par là avant lui. Quelques panthères à n’en pas douter étaient elles aussi venu s’abriter. Le mâle continua son chemin en passant par les bâtisses intérieures. La neige avait fondu sur son pelage et il se trouva avec des gouttes lui tombant entre les yeux. Lorsqu’il fit une pause pour s’abreuver dans une flaque à l’entrée du grande pièce ouverte sur l’extérieur, le vent lui apporta une odeur forte d’une panthère présent en ces lieux. S’il l’avait senti, alors le félin avait sûrement dû sentir sa présence également. Les muscles du loup se détendirent lorsqu’il reconnut l’odeur de la tribu de l’Orage. Il se savait plus à même de connaître l’individu et il n’avait aucun problèmes notoires avec ces panthères là. Bien qu’il n’avait pas de problème particulier avec tout le monde, certaines rencontres c’était mieux passé que d’autre toutefois. Restait à savoir ce que faisait une panthère de l’Orage ici.
Remontant pour se rapprocher de la dite odeur, le mâle aperçut enfin le félin au loin.
Depuis que j'étais passée Seconde, je sortais beaucoup moins du territoire. Je passais beaucoup de temps avec Ana pour discuter stratégies, que ce soit de survie ou d'éventuels combats. Mais je passais aussi parmi les nôtres pour vérifier que chacun n'avait besoin de rien et que tous étaient en bonne santé. Mon clan était ma famille et je veillais chaque jour sur eux. Je savais que certains préféraient laisser trainer un petit truc plutôt que d'aller se faire soigner tout de suite. Je les réprimandais comme une maman disputerait ses petits. Mais au moins, ils étaient tous en bonne santé et en forme.
Avec tous les dangers qui nous entouraient, nous ne pouvions pas nous permettre de laisser trainer même une petite blessure. Il était de mon devoir de vérifier que chacun prenait soin de lui.
Mais je devais bien avouer que, parfois, mes explorations me manquaient. Même si cela faisait déjà quelques temps que j'étais Seconde, les sorties hors du territoire trottaient toujours dans ma tête. Le changement avait été brutal. Je ne regrettais pas de seconder ma sœur. Mais là où, avant, je passais tout mon temps loin du clan pour récolter des informations, à présent, je restais presque tout le temps sur nos terres.
Mais aujourd'hui, je ressentis le besoin de m'éloigner. De retrouver ces terres inconnues que j'aimais explorer pour chercher des informations. Bien sûr, je sortais parfois pour aller discuter avec les autres clans, pour convenir d'accords ou ce genre de choses. Mais ce n'était pas la même chose que de partir en quête d'informations. Là, je ne savais pas où j'allais, le but était de découvrir des choses.
Alors, après avoir fait ma petite tournée habituelle, je prévins ma sœur de ma sortie. Bien que me recommandant de faire attention à moi, elle n'émit aucun objection à ce que je sorte. Je m'engageais donc, confiante, sur le chemin qui me mènerait aux terres libres. Je n'allais pas empiéter sur le territoire d'un clan ou d'une meute. Je voulais juste explorer. Retrouver cette sensation de liberté malgré les dangers.
Je me dirigeais vers un endroit que j'avais déjà exploré par le passé. La Ville Fantôme. Des ruines de partout, menaçant de tomber sur votre tête au moindre coup de vent un peu trop violent.
Avec l'hiver, ce n'était plus un temps sec mais bien un blizzard qui animait ces terres. J'étais habituée mais je restais prudente. On y voyait moins bien et par ce temps, beaucoup se réfugiaient dans les ruines pour se protéger. Je visitais les premières ruines que je trouvais sur mon chemin. Je n'avais croisé aucun animal pour le moment. Seulement des odeurs discrètes, témoignant des passages plus ou moins récents de plusieurs individus.
Soudain, une plus forte odeur me parvint. Je relevais aussitôt la tête pour chercher d'où cela provenait. C'était une odeur de loup. Bien que de mon côté, j'étais plus pour la communication que la baston, je savais que ce n'était clairement pas le cas de tout le monde. Et les panthères et les loups ne s'entendaient généralement pas.
Je me concentrais sur l'odeur pour m'en rapprocher tout en restant discrète. Mais j'avais reconnu l'odeur de la meute de l'Ouragan. Je connaissais certains individus de cette meute. Et cette odeur là m'était familière. Bon sang, ça faisait trop longtemps que je n'avais pas eu d'interactions avec d'autres individus que ceux de mon clan.
J'étais en haut d'une butte quand j'aperçus le loup à qui appartenait l'odeur que j'avais sentie. Mes muscles se détendirent et un sourire naquit sur mes babines. Je le reconnaissais. C'était un loup que j'avais déjà rencontré. Et il n'y avait aucun animosité entre nous. Pour le moment en tout cas, et c'était très bien ainsi.
Je descendis de ma butte agilement afin de le rejoindre. C'était l'occasion de discuter.
"Bonjour. Je suis contente de te revoir, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas croisé. Comment vas-tu ?"
Des banalités. Je ne sais pas si nous pouvions réellement nous considérer comme des amis. Mais j'étais certaine que nous n'étions pas ennemis. Et j'aimais à croire que les loups et les panthères pouvaient s'entendre. Là où certains ne vivaient que par la violence, je préférais privilégier le dialogue.
Sortant du bâtiment en sale état, Bolvangar jeta un bref coup d’œil aux alentours alors que les flocons descendaient à flots. La panthère semblait seule, et au vu de la direction de son regard, elle l’a regardé également. Plissant les yeux, il regarda la féline descendre de la butte sur lequel elle était installé et ses oreilles se dressèrent lorsqu’il reconnut l’odeur de la femelle. Nimaëra. La seconde de la tribu de l’Orage. Il n’y avait donc pour l’heure, plus aucune inquiétude à avoir quant à cette rencontre, vu qu’ils se connaissaient depuis un moment déjà. Croisé sur des chemins enneigés, la panthère était juste et possédait un esprit habile que Bolvangar appréciait tout particulièrement.
La saluant d’un hochement de tête solennel, on pouvait néanmoins voir dans les yeux du mâle une certaine brillance.
- Salutation à toi aussi Nimaëra. Je ne m’attendais pas à croiser quelqu’un comme toi ici je dois dire, entama t’il en regardant une seconde les bâtiments gris et lugubre autour d’eux. Je suis heureux de te savoir en bonne santé.
Bolvangar poursuivit en scrutant une seconde la féline. Son poil enneigé semblait en bon état. Elle n’avait pas la peau sur les os. Et son regard était lumineux.
- Je vais bien. Mise à part que cet hiver semble encore plus coriace que ceux connu jadis, ne trouves-tu pas ? Et toi, comment te portes-tu ? Veux-tu que l’on avance un peu ensemble ?
Le mâle s’approcha de la panthère pour s’arrêter à ses côtés.
Après plusieurs jours à avancer seul, il était bon d’avoir un peu de compagnie. Pouvait-il lui dire qu’en vérité, non, il n’allait pas si bien que cela ? Qu’il avait un gouffre dans les entrailles que plus jamais personne ne pourrait combler. Qu’Aliyah lui manquait terriblement ?
Non. Bien sûr que non, Bolvangar ne se confiait même pas à son frère. Alors il se contenta d’entamer une petite marche dans la neige en regardant la seconde de l’Orage d’une oreille attentive. Après tout, c’était aussi l’occasion de savoir comment était vu les derniers évènements chaotiques entre les autres meutes et la tribu de la Tornade, par les yeux d’une panthère venant de l’Orage.
J'avais déjà croisé Bolvangar à plusieurs reprises lors de mes sorties en tant qu'Informatrice de l'Orage. Etrangement, nous nous étions assez bien entendus et rapidement. C'était un loup qui semblait juste et bon. Nous avions des caractères assez similaires sur certains points, ce qui expliquait certainement que nous ayons réussi à nous entendre, malgré le fait qu'il soit un loup et moi une panthère.
Je hochais à mon tour la tête, pour lui répondre. Nous avions en quelque sorte le même poste au sein de nos groupes. Lui était espion pour sa meute et moi, informatrice pour mon clan. Mais nous n'avions aucune animosité l'un envers l'autre. C'était une relation neutre. Peut-être qu'elle deviendrait amicale avec le temps. Mais tant qu'elle ne se dégradait pas, cela me convenait. Je souris à sa phrase, il était vrai que ma place ici pouvait paraitre étonnante. Surtout compte tenu de mon nouveau poste.
"C'est compréhensible. Mais le terrain me manquait, j'avais envie de retrouver la sensation de liberté que j'éprouve quand je visite des terres inconnues. J'avais envie de découvrir ou redécouvrir les terres libres."
J'en profitais pour regarder à mon tour le loup. Il semblait un peu différent des autres fois où je l'avais vu, mais cela remontait à quelques temps, c'était donc plutôt normal. Mais son expression semblait également différente. Plus triste, plus égaré. Mais je ne lui poserai aucune question à ce sujet. Il n'y avait d'ailleurs aucune raison qu'il m'en parle. C'était même tout le contraire, stratégiquement parlant. On avait beau s'entendre, une guerre pouvait éclater à tout moment et toute faiblesse pouvait être utilisée contre l'autre. C'est ainsi que je penserai en tout cas, si j'avais des choses à cacher.
"Je l'ai remarqué en sortant de mon territoire en effet. C'est à surveiller, mais c'est inquiétant si le temps se dégrade encore. Je vais bien, je te remercie. Volontiers, allons-y."
En tant qu'ancienne Informatrice, j'avais toujours quelques réflexes mais également la curiosité d'en apprendre plus sur mon environnement et sur les autres. J'entamais la marche à ses côtés, tranquillement.
"Est-ce que le mauvais temps a eu un impact sur ton territoire ?"
Si c'était le cas, ça pouvait nous arriver également, et je devrais en informer Ana pour qu'on se prépare au mieux et qu'on veille sur les plus fragiles.
Bolvangar attendit quelques secondes que la panthère se joigne à ses côtés avant de reprendre la route dans une espèce d’immense boulevard linéaire. Les bâtiments d’un anciens temps s’élevant dans le ciel gris et floconneux amenaient des ombres sur leurs pas. Il était agréable de voir que ce monde pouvait aussi vivre de bonne entente et de courtoisie au lieu de se préoccuper seulement de guerre et de sang.
- Je suis heureux de l’entendre. Je comprend tout à fait ce que tu entends par là. Si l’on devient espion, ou informateur dans ton cas, c’est souvent pour de bonnes raisons. Et cette liberté, je pense que l’on en tous besoin à un moment.
Le mâle plissa ses yeux ambrés alors qu’un craquement avait retentit par dessus le vent du blizzard.
- Pour l’heure, la meute Ouragan se porte bien, les petits gibiers se réfugient entre les roches, mais comme tu le dis, la situation peut devenir inquiétante si cela dure trop longtemps. Et vous ?
Pour les Ouragans. Pour l’Orage. Pour tous. Nimaëra n’était pas dupe.
- Les tensions semblent toujours aussi lugubre entre les meute de la Tempête, du Blizzard ainsi que la tribu de la Tornade. As-tu certaines nouvelles à ce sujet ? Personne ne semble prendre le dessus pour l’heure.
Bolvangar jeta un coup d’œil vers la femelle avant de reporter son attention devant lui.
- J’ai comme la vive impression que le vent glacial n’apporte d’autres problèmes. Le gibier va disparaître si cela continue, les frontières vont être fragiles… Cela m’inquiète.
Dire sans trop en dire. Demander sans méfiance en assouplissant les bords. Nimaëra connaissait les codes mais si elle était comme lui, elle devait apprécier cela. Écoutant les dires de la panthère, un nouveau craquement retentis, beaucoup plus fracassant cette fois-ci.
- Nimaëra nous devrions…
Une fissure apparut sur le mur d’un bâtiment un peu plus loin. Celle-ci s’agrandit en l’espace d’une seconde et tout s’enchaîna alors très vite. Une partie d’un bâtiment bascula dans un déchirement terrible et assourdissant. Des morceaux se détachèrent en premier. Bolvangar regarda la scène en cherchant une issue. Le pan mural dégringolait droit sur eux.
Seul le bruit de nos pas dans la neige et nos paroles brisant le silence, parfois inquiétant, du lieu. Mais, même si je restais sur mes gardes, j'étais tout de même plus détendue en étant avec Bolvangar plutôt que seule.
"Oui, en effet. Mais nous en avons plus besoin que les autres, j'ai l'impression. Ou alors c'est une question d'habitude."
Mes oreilles bougèrent en entendant un craquement étrange qui n'avait rien à voir avec le craquement de la neige qui s'aplatit sous nos pattes. Mais je ne dis rien pour le moment. Il y a toujours des bruits dans la nature, surtout dans les ruines, alors je n'y fis pas plus attention que ça.
"De notre côté, tout va bien pour le moment également. Nos trappeurs n'ont pas encore rencontré trop de soucis avec le gibier."
On en était qu'au début de la mauvaise période mais il fallait essayer de faire un peu de stock. Au cas où. Mais bon, donner des informations sans tout dévoiler.
"Je dois avouer que je n'ai pas eu le temps de chercher d'autres informations à ce sujet. J'attends encore quelques rapports d'informateurs. Mais ça semble en effet stagner."
Je cherchais autour de moi pour vérifier notre environnement. J'avais cru entendre un nouveau craquement.
"J'ai cette même impression. J'ai peur que cela n'engendre un peu plus que de petits conflits de territoires."
Cette fois, le bruit se fit bien plus fort, et plus effrayant.
"Attention !"
D'un bond, je fonçais sur le loup pour le pousser un peu plus loin et éviter les débris qui tombèrent juste derrière nous. Je repris mon souffle un instant.
"Est-ce que tu vas bien ?"
Je le regardais rapidement pour vérifier qu'il n'était pas blessé.
Un choc percutant contre le flanc. Un brouhaha fracassant modélisant le chaos du monde. Et une note assourdissante dans le crâne alors que les poumons de Bolvangar se remplissait de poussière. Étalé au sol, le mâle toussa plusieurs fois en écoutant à peine les paroles de la panthère à ses côtés. Clignant des yeux en constatant qu’il était plutôt indemne en comparaison des énormes blocs de construction qui venaient de chuter de plusieurs mètres de hauteurs.
Portant son regard sur Nimaëra pleine de poussières et de particules grises, on ne voyait plus aucun de ses tâches sur son pelage.
- On a eut chaud déclara t’il d’une voix rauque.
Nimaëra semblait elle aussi se porter bien par chance. Le réflexe puissant de la panthère avait bien sauver la vie du loup. Reprenant ses esprits, Bolvangar se releva et sentit cela dit, une légère douleur dans l’épaule, sûrement dû à la chute sur le côté.
- Tu n’as rien ? Il me semble être en un seul morceau de mon côté.
Vangar regarda l’endroit ou les morceaux s’étaient détachés et sentit qu’il vaudrait mieux s’éloigner avant que tout ne leur tombe sur la tête pour de bon.
- Je te remercie, Nimaëra.
S’étant éloigné de la zone de débris, Bolvangar s’était alors tourner vers la panthère avec un regard on ne peut plus sérieux.
- Sans ta rapidité, je serai sûrement enseveli la dessous à l’heure qu’il est. Je te dois la vie et j’ai maintenant une dette envers toi.
Le mâle était un loup d’honneur, comment pouvait-il rester fermer face à un acte spontané que celui de Nimaëra ? La mort pouvait prendre tout le monde à tout instant et Bolvangar savait que rien n’arrivait par hasard. Le loup abaissa son museau en signe de reconnaissance sentant que quoiqu’il arrivait il devrait quelque chose à la tribu de l’Orage dorénavant. Du moins, à l’un de ses membres en tout cas.
- Ou sont donc parti ses êtres ?
Changeant de sujet en tournant son regard vers la ville plongée dans la neige.
- Comment auraient ils pu disparaître en laissant de tels choses en cette terre ? Des questions auquel nous n’avons encore peut de réponse n’est-ce pas ?
Je n'avais pas cherché à comprendre. A partir du moment où j'avais entendu le bruit fracassant, j'avais compris que le bâtiment allait s'effondrer. Je fonçais dans le loup pour éviter qu'il ne se se retrouve enseveli sous les décombres. Je mis un petit temps avant de voir à nouveau correctement à cause de la poussière qui emplissait mon champ de vision. Je toussais un instant et entendis mon compagnon de route qui peinait également à retrouver sa respiration.
"Oui... C'était moins une."
A une seconde près, on aurait clairement pu mourir. Je remerciais mes réflexes mais aussi l'adrénaline qui m'avait donné la force de réussir à nous sortir de là à temps. Bolvangar étant plus massif que moi. Sans la surprise, je n'aurai certainement pas réussi à le faire bouger comme ça.
"Je vais bien, un peu de mal à respirer mais sinon je n'ai pas l'impression d'être blessée."
Je le suivis en grimaçant un peu pour nous éloigner de la zone dangereuse. C'était bien plus prudent de ne pas rester à proximité des ruines de cet endroit. Je jetais un œil en arrière pour observer les dégâts. On avait clairement échappé à une mort certaine. Je me concentrais ensuite sur mon ami pour lui répondre.
"Il n'y a pas de problème, tu aurais certainement fait la même chose pour moi."
J'abaissais ma tête en réponse à son signe de tête. Je n'avais pas fait ça dans le but d'avoir quelque chose en retour. Mais nous avions un code d'honneur et je le remerciais silencieusement de son geste. Je suivis son regard, balayant les ruines du mien.
"Je n'en ai aucune idée... Sont-ils seulement partis ?"
Ou sont-ils morts à cause du froid ? Nous ne le saurons certainement jamais.
"Ils n'étaient peut-être pas capables de résister comme nous à tout ça ? Non, en effet, nous n'avons que très peu d'informations. Mais ça m'intéresserait d'en savoir plus. Pas toi ?"
Peut-être pourrions nous enquêter ensemble après tout ? Ce serait un plaisir de partager une exploration avec lui. Et les explorations me manquaient beaucoup.
Les poils du loup reprenaient leurs aspects alors que l’adrénaline du choc redescendait peu à peu. Le fait de se déplacer, tout en s’éloignant de la zone de chute semblait détendre les muscles de Bolvangar. C’était un lieu si étrange. Si on écoutait le vent s’engouffrer dans les interstices, Bolvangar pouvait presque y déceler des cris et le chant des morts.
Jetant un coup d’œil vers la panthère, il écouta ce qu’elle avait à dire en se demandant comment diable des hommes auraient-ils pu bâtir de tels immondices avant de disparaître. Mais Nimaëra avait sans nul doute raison, peut-être qu’après tout, leur « intelligence» avait été la cause de leur disparition.
- Fort d’esprit mais faible physiquement ? Tu as sans doute raison. Se serait avec plaisir, Nimaëra. Je te suis. Déclara t’il en jetant un dernier regard vers les débris derrière eux. À dire vrai, j’espère qu’ils ont bel et bien disparut, que deviendrions-nous si des êtres capables de créer un tel endroit venait à réapparaître ? Imagines-tu ? Peut-être serions-nous obliger de nous unir tous ensemble face à cette menace.
Bolvangar avait dit ses derniers mots avec un ton faussement ironique sachant pertinemment que ce n’était qu’utopie. Si la guerre venante l’inquiétait, son fort intérieur se demandait bien comment on pouvait vouloir une telle chose. Pour un brin de territoire supplémentaire ? Pour une histoire seulement d’orgueil ? De couardise ?
Effaçant son sourire sur ses babines, son humour ne devait pas être au goût de la femelle. Même si le clan de l’Orage était un clan sage et peut-être le plus sain d’esprit de leurs voisins, mieux valait que Bolvangar tienne sa langue.
Le duo avança. Le loup reconnut un endroit qu’il avait déjà par le passé eut la chance d’observer. Il s’agissait d’une sorte de lieu naturel en plein centre de la ville. Les arbres enneigés étaient nombreux. Ici, pas de bâtiments qui auraient pu leurs tomber sur la tête.
- Tu es déjà venu de ce côté-ci de la ville ? Une étendue naturelle au milieu de ces immenses structures. À quoi cela pouvait bien servir ? On dirait que tout est faux ici, bien que cela fait des années que la nature à reprit ses droits.
Bolvangar s’arrêta à l’entrée du parc alors qu’un mouvement avait attiré son regard. Plissant les yeux, il aperçut dans le lointain quelque chose se faufiler à l’intérieur d’un autre bâtiment. Regardant Nimaëra pour voir si elle avait vu la même chose, le mâle inspira une grande bouffée d’air glacial. Lui qui aurait bien voulut échapper à tout prix au fait de rentrer dans un nouvel endroit qui aurait pu s’écrouler sur lui, maintenant qu’il avait vu la silhouette blanche, son devoir l’appeler à vérifier que rien de notoire n’était à observer. Dans un coin de sa tête, l’idée que des loups solitaires ait pu se regrouper ici pour combattre ce rude hiver se glissa au premier rang. De tout coeur, il espérait que non.
Nous venions clairement d'échapper à une mort certaine, ou au moins à un terrible accident. Je n'imaginais pas dans quel état aurait été Anahil si elle m'avait vue revenir blessée. Un frisson me parcourut. C'était derrière nous à présent, mais il valait mieux s'éloigner de la zone dangereuse, des fois que d'autres éboulements ait lieu en écho au premier. Je m'ébrouai, chassant les dernières poussières et mauvaises sensations qui trainaient encore dans mon corps.
"L'intelligence n'est pas proportionnelle à la taille de l'animal si j'en crois mes observations. C'est donc une hypothèse à ne pas écarter. Je pense que tu as raison, ils seraient une grande menace pour nous. Mais serions nous capables de tous nous allier pour survivre ? Je n'en suis pas certaine. Certains clans ou meutes pourraient faire abstraction. Mais pas toutes."
Je pensais notamment au fait que l'Orage et l'Ouragan pourraient en être capable. Je pouvais convaincre ma sœur. Concernant les trois autres, j'étais mitigée. Surtout vu les guerres qui s'étaient déclenchées.
J'avais vu son petit sourire. Evidemment, il pensait certainement comme moi. Ce genre d'alliance était impossible à imaginer. Nous nous entretuerions avant que les créatures qui vivaient ici ne viennent terminer le boulot. Mais je pensais vraiment qu'ils n'étaient plus de ce monde. Alors, en théorie, nous n'avions rien à craindre. Du moins, de ce côté là. Mais les dangers étaient partout.
Je marchais à côté du loup, observant la nature autour de nous. Il y avait moins de bâtiments ici, donc moins de risques d'éboulements. Cependant, les arbres pouvaient également tomber alors je restais attentive au moindre craquement suspect.
"Cela fait bien longtemps que je ne suis pas venue par ici. J'ai l'impression que ça a changé depuis la dernière fois que je suis venue en explorations de ce côté ci de la ville. Hmm, bonne question. Peut-être en avaient ils marre de leurs bâtiments et ils voulaient parfois se rapprocher de la nature ? Mais pas complètement non plus, pour garder le contrôle."
Je disais vraiment ce qui me passait par la tête quand il me posait ses questions. Je n'avais jamais chercher à pousser mes connaissances sur cette autre population. Ma patte buta dans quelque chose. Une bouteille vide ? Ca pouvait toujours servir, j'allais la prendre avec moi. Mais un bruissement me fit relever aussitôt la tête.
"Une silhouette qui s'est faufilée dans ce bâtiment ? Oui. Nous devrions aller voir. Même si j'aurai préféré rester loin des bâtiments pour un certain temps encore. Qui crois tu que ça puisse être ? Des solitaires qui chercheraient refuge ou de la nourriture ?"
Je n'avais a priori rien contre les solitaires, à condition qu'ils ne chassent pas ou ne s'installent pas sur le territoire de mon clan. Mais s'ils n'étaient pas hostiles, je les préviendrai certainement que le lieu n'était pas sûr.
Bolvangar avait les oreilles dressés vers l'avant. Son regard perdu dans le bâtiment délabré ou le l'animal était entré.
Hochant la tête, il avança d'un pas pour humer l'air malgré les flocons qui tombaient de plus en plus épais.
- Je suis d'accord avec toi, l'idée de me faire aplatir par du béton, c'est pas ce dont je rêve toute les nuits. Mais sait-on jamais, au fond de moi, la crainte que des solitaires se réunissent pour combattre l'hiver est envisageable.
Le mâle s'aventura vers le grand bâtiment ou des escaliers glissants en étaient la base.
- Tu as raison, abris et nourriture, ça me fait froid dans le dos de savoir que l'on peut se reposer paisiblement dans ce genre de structure.
Vangar entra le premier dans l'abris. L'immensité du hall laissa le loup surpris. Les humains avaient créés choses tout de même sacrément impressionnante. Au moins pouvait t'il ne plus sentir les gros flocons tomber sur son pelage. S'ébrouant pour se débarrasser des gouttes et des particules blanches, Bolvangar renifla le lieu et son odeur se hérissa malgré elle lorsqu'il sentit l'odeur d'une femelle mélangé à celui de la peur. Regardant Nimaëra, un bruit non loin de eux se fit entendre et résonna dans le grand hall. D'autres escaliers montaient vers diverses étages supérieurs et c'est là qu'il entraperçu la silhouette qui s'avéra être une panthère au vue de ses tâches sur son pelage.
Filant à toute vitesse, Bolvangar s'élança.
- Et toi ! Nous souhaitons simplement discuter.
Et savoir si tu es toute seule. Mais au vue de l'odeur, la tension dans les veines du loup diminuait. La panthère semblait être seule ici.
Montant les escaliers, il ne fallut pas une course très rapide pour voir la silhouette s'arrêter les poils gonflés par la peur. Son pelage était jauni et des cicatrices parcouraient le corps de la femelle qui en disait long sur une histoire peu facile.
- Laissez-moi tranquille feula t'elle. Je n'ai rien fait de mal et je ne veux pas avoir de problème et encore moins avec ton espèce.
Bolvangar finit par regarder la femelle dans les yeux. - On ne cherche pas les problèmes, on recherche seulement quelques réponses. Le lieu n'est pas sûr ici, même pour des solitaires.
- Même ? le railla t'elle avant que le regard de la femelle ne s'éclaircissent en regardant par dessus l'épaule du loup.
La seconde de l'orage était là, l'espion était assez malin pour se dire qu'une panthère réussirait mieux à communiquer avec sa congenère qu'un loup face au félin apeuré.
L'un comme l'autre, l'idée de retourner dans un bâtiment ne nous donnait pas envie. Mais il était de notre devoir de vérifier qui venait d'y entrer.
"Peut-être qu'à leur époque, c'était plus solide ? Ou qu'ils savaient réparer facilement si quelque chose arrivait. En attendant, allons-y et n'y trainons pas, si tu le veux bien."
Le loup entra le premier mais je le suivis de près. Les odeurs se mélangeaient mais je distinguais la peur, et l'odeur d'une panthère. Bolvangar s'élança directement à sa poursuite. Mauvais plan. C'était le meilleur moyen qu'elle soit sur la défensive. Je ne me laissais pas distancer et le suivis rapidement dans les escaliers. Je me glissais ensuite à ses côtés, mon regard sur la femelle. J'étais calme, je n'avais aucune raison de m'énerver ou de lui faire peur.
"Nous ne te voulons aucun mal. Mais il a raison, l'endroit n'est pas sûr. Pour personne. Il y a des effondrements partout. Tu ne devrais pas rester là."
Mon poil se hérissa, je sentais une autre présence. Mais je restais pour le moment concentrée sur la femelle face à moi. Soudain, des pas se firent entendre en contrebas. La panthère en profita pour filer par une fenêtre alors que je m'approchai à nouveau des escaliers pour voir qui venait d'arriver. Mon œil fut attiré par une carcasse d'oiseau. Plus tard.
"Nous explorons les environs. Et ils ne sont pas sûrs. Donc on avertissait cette jeune panthère qu'il valait mieux fuir."
Mon ton était toujours calme et posé. C'était un loup noir qui semblait très sûr de lui. Pourtant, nous étions deux et lui seul. J'espérais que ça ne tournerai pas en bagarre. Nous n'avions aucune raison que ça se passe ainsi. Mais nous étions en terres libres. Je jetais un regard en arrière, à mon compagnon de route. Le connaissait-il ?
A noter : Ce PNJ s'appelle Vartak mais vous ignorez qui il est et donc son nom.
Alors que vous explorez la Ville Fantôme, une présence semble attirer votre attention et au début vous ne faites pas vraiment attention à celle-ci. Vous continuez votre chemin et vous sentez que des yeux vous observent dans l'ombre. A mesure que les minutes passent vous semblez plus mal à l'aise et des pas se font clairement entendre dans votre dos.
Un loup noir se présente alors à vous, il vous toise de son regard vairon et s'approche assez pour se faire voir mais tout en gardant une distance de sécurité. Il s'adresse aux deux prédateurs tout en pensant qu'il est en position de force et vous ignorez clairement s'il a une raison de le faire car vous ne sentez pas de présence autour de vous mais vous ne pouvez pas en être sûr.
« Que faites-vous ici ? »
Une voix grave et forte, un léger ton agacé se fait entendre alors qu'un rictus dégoûté se dessine sur sa face. Vous l'avez clairement dérangé et il vous le fait savoir. Vous n'êtes pas sur vos territoires et il le sait.
La panthère peu rassurée regarda avec mauvais oeil le loup face à elle et même les mots de la seconde de l'orage ne fit rien. En même temps, cela n'était pas étonnant, à quoi pensait bien l'espion ? Un loup, poursuivant une panthère suivit par une autre appartenant à des meutes et clans différents dans un lieu aussi hostile que la ville fantôme.
Bolvanagr dressa les oreilles alors qu'une nouvelle présence derrière eux tous se fit remarquer. Dans l'ombre, entre des murs fissurés, un loup sombre sortit. Ni une ni deux, la panthère fila ventre à terre pendant ce bref instant d'inattention et, cela n'était pas plus mal finalement. Au moins n'y avait t'il pas une panthère et un loup allié dans un tel lieu.
Bolvangar se tourna vers l'inconnu agacé en tout point de vu. Le loup de l'Ouragan se contenta de le regarder pendant que Nimaëra répondit posément face aux grondements du canidé.
- En effet, se contenta t'il de répondre sans agressivité dans la voix.
L'espion recherchait toutes odeurs et sons qui pourrait indiquer que ce loup était bel et bien seul dans cet immense bâtisse. Si cela s'avérait vrai, alors Nimaëra et lui pourrait essayer de s'en aller sans craindre quelque chose. À l'inverse, le père espérait que ses peurs de plusieurs individus n'allaient pas être fondé. Il voulait revoir ses petits au plus vite.
- Nous ne cherchons pas les problèmes. Vu que cette panthère s'est enfuie et que tu sembles connaître ces lieux, nous pouvons partir. Le blizzard semble s'être dissipé.
Car en effet, le vent ni flocons ne venaient plus glisser à l'intérieur.
Une panthère solitaire face à un loup et une panthère, faisant chacun partie d'une meute et d'un clan. Je comprenais qu'elle ne soit pas rassurée, et même sur la défensive. Mais nous étions dans des terres neutres. Donc de mon côté, je n'avais aucune intention de me battre.
Mais elle choisit la fuite quand l'autre loup apparut. Une aura étrange émanait de lui, qui hérissa mon poil. Mais j'essayais de ne rien montrer. Montrer qu'on avait peur ne faisait que renforcer le sentiment de puissance de l'adversaire. Et même si on était deux face à lui, il semblait très confiant.
Je pris la parole en première pour répondre à la question du loup et Bolvangar appuya mes propos. Je n'avais aucune raison de mentir mais un loup et une panthère qui étaient d'accord, c'était assez rare quand ils n'étaient dans du même groupe.
En revanche, je n'étais pas certaine qu'il nous laisserait partir si facilement. Je sentais que mon partenaire mourrait d'envie de partir loin. Mais le loup était entre nous et la porte, donc ce ne serait pas si simple. Et je n'avais pas envie de fuir par la fenêtre en tournant le dos à cet inconnu.
Je m'avançais un peu pour voir le loup de plus près, attendant patiemment sa réponse. Ma patte buta contre une boite en métal fermée. Je la prendrai avec, peut-être que je pourrais l'ouvrir une fois rentrée.
La panthère avait pris la fuite en profitant de la distraction que l'on avait eu à cause de l'apparition d'un nouveau loup. Un loup bien étrange. Il nous posa une question et nous lui répondîmes chacun notre tour. Mais il ne répondit pas, se contentant de nous regarder. J'entendis du mouvement derrière moi donc je préférais délaisser ce mâle un instant. J'espérais qu'il n'était pas de ceux qui attaquaient par derrière. Ce serait traître de sa part alors qu'il avait choisi de ne plus nous répondre.
Mes oreilles restèrent aux aguets mais je n'entendis pas de mouvement. En revanche, Bolvangar me signala qu'il allait également partir. Il voulait vérifier que la panthère avait bien déserté les lieux et ne s'était pas caché dans un autre bâtiment. Il m'a demandé si tout irait bien et je lui assurai que je serais prudente.
Je le regardai prendre la même sortie que la panthère. Puis, un léger bruissement me fit tourner la tête. Je me rapprochai vers l'endroit où se trouvait le loup, mais il n'était plus là. De plus en plus étrange... Je rassemblai toutes mes trouvailles à l'entrée de la ruine. La nuit n'était pas encore tombée et je voulais essayer de chasser un peu avant de rentrer. Mais est-ce que j'allais pouvoir trouver des proies ici ?
Je ne savais pas quoi penser de ce loup et de ses réactions. Mais au moins, malgré ce regard et ses agissements étranges, il n'avait pas l'air de vouloir m'attaquer. Je n'avais donc aucune raison de fuir pour le moment. Je ne bougeai pas lorsqu'il s'approcha de moi. Je n'avais pas peur et je devais garder ma position face à lui. Je n'avais aucune raison de courber l'échine. Sa voix était différente également de quand il m'avait parlé la première fois. Et alors que j'allais lui demander de quel mot de passe il parlait, j'entendis un mot. Comme un murmure. Alors qu'il était bien trop loin de moi pour que j'entende ce chuchotement. Avait-il raisonné dans ma tête ? Qui était-il ? Mais avant que j'ai eu le temps de poser une seule question, en un clignement d'œil, il avait disparu.
Me voilà seule dans ce bâtiment en ruines, avec bien plus de questions dans ma tête que lorsque j'étais arrivée. Il faudrait peut-être que j'aille discuter de tout ça avec notre Chamane. Une odeur vint chatouiller mes narines, interrompant le fil de mes pensées. Un lapin. Je m'élançais à sa poursuite, le plus silencieusement possible. Et quand le bon moment se présenta, je lui sautai dessus pour l'attraper et le tuer. Je ramenai l'animal encore chaud vers la ruine que je venais de quitter afin de l'ajouter à mes autres trouvailles. Il serait peut-être temps que je rentre pour ramener tout ça.
Mais un nouveau bruissement me fit me retourner. Le loup était-il finalement revenu ? Non, c'était une panthère qui me faisait face. Elle me toisait d'un regard qui ne laissait pas vraiment place au doute. Je sentis un jugement venant de sa part. Il émanait de lui une aura de puissance. Cette panthère avait clairement confiance en elle, en ses capacités et certainement en sa beauté. Je ne pouvais nier que le mâle était bien bâti et pouvait attirer le regard. Mais je ne laissais rien paraitre. Son commentaire me fit un instant plisser les yeux.
"Je vous retourne le compliment. Puis-je savoir à qui ai-je l'honneur ?"
Ma voix ne tremblait pas. Ce n'était pas un mâle de mon espèce qui allait me déstabiliser. A la place, je m'assis face à lui, enroulant ma queue autour de mes pattes et la tête haute.
"Je suis Nimaëra, la Seconde du clan de l'Orage. Le coin n'est pas sûr, nous devrions peut-être poursuivre cette discussion ailleurs."
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